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du 16 au 18 mars 2009 (semaine 12)
 

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2009-03-18 - Sri Lanka
ENSEMBLE AU SECOURS DES RÉFUGIÉS TAMOULS

Alors que de plus en plus de civils tentent de fuir la zone des combats pour se réfugier dans les territoires contrôlés par l'Etat, des bouddhistes et des catholiques organisent des secours d'urgence pour les personnes déplacées.  

« Nous avons collecté du lait en poudre, du dentifrice, du riz, des oeufs, auprès des musulmans, des bouddhistes et des chrétiens », explique à l'agence Ucanews, le 8 mars 2009, le vénérable Akurana Gunarathana, accompagné dans son périple par d'autres moines bouddhistes et des prêtres catholiques. Il est 3 heures du matin et le convoi qui part de Hettipola, dans le centre du Sri Lanka, va faire huit heures de route pour apporter les colis d'urgence dans les camps de réfugiés situés au nord de l'île.   

Alors que Colombo ne cesse d'annoncer la défaite imminente des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), environ 40 000 civils ont réussi à s'échapper de la petite langue de terre de 14 kms2 encore tenue par les rebelles et bombardée sans répit par l'armée, pour rejoindre les camps de réfugiés mis en place par le gouvernement (1). Dans les camps contrôlés par l'armée, les hommes sont séparés de leur famille et étroitement surveillés, chacun d'eux étant soupçonné d'appartenir au LTTE. Certaines ONG ont qualifié ces camps de « camps d'internement », et l'accès à ceux-ci est interdit aux journalistes comme aux organismes humanitaires.

A l'origine de l'initiative de Hettipola, se trouvent trois moines bouddhistes et deux prêtres catholiques qui ont lancé un appel aux dons dans les temples et les églises afin de venir en aide aux déplacés et aux soldats blessés. Ils ont reçu l'équivalent de 800 000 roupies (5 500 euros) en produits d'urgence qu'ils ont acheminés jusqu'à Vavuniya et confié aux instances officielles afin qu'elles les redistribuent.  

« Les représentants des différentes religions doivent oeuvrer la main dans la main pour la paix et l'harmonie », commente le père Neil Chrishantha, prêtre à la paroisse du Sacré-Coeur de Hettipola, qui participe au convoi.  

Dans une conférence de presse le 28 février dernier, Mgr Oswald Gomis, archevêque catholique de Colombo, avait exprimé la solidarité et la compassion de l'Eglise envers les victimes de la guerre. Il avait conclu sa déclaration par un appel à une action concrète de tous les catholiques : des dons alimentaires et des médicaments pour les déplacés tamouls comme les soldats blessés, dans « un vrai esprit de charité chrétienne ». Les responsables de l'Eglise catholique, rejoints par des bouddhistes, avaient relayé l'appel d'urgence au sein de leurs communautés.  

Ce même 8 mars 2009, alors que le convoi venu de Hettipola arrivait à Vavuniya, les Nations unies, qui continuent de dénoncer avec l'ensemble de la communauté internationale et de nombreuses ONG l'aggravation d'un véritable « drame humanitaire », a distribué également 500 tonnes de farine, sucre et huile végétale aux déplacés.  

En revanche, ces secours ne peuvent pas parvenir aux civils en zone de combat, toujours sous les tirs et bombardements de l'armée, sans vivres, ni médicaments, ni eau potable, selon les récits des personnes qui ont réussi à s'enfuir. On estime qu'il reste encore plus de 100 000 personnes piégées dans la minuscule bande de terre de la région de Puthukudiyiruppu, au nord-est du pays.  

La Caritas, la Croix-Rouge et d'autres ONG ont également envoyé des appels pressants au gouvernement de Colombo et au LTTE pour dégager les civils piégés, pendant que différents organismes chrétiens, multipliaient les suppliques, dont l'une des dernières est un mémorandum adressé au gouvernement indien, au gouvernement sri-lankais et à l'ONU, émanant du Forum oecuménique chrétien (Ecumenical Christian Forum), réunion des Eglises chrétiennes de toutes confessions de l'Inde du Sud.
(source : EDA)

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