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du 22 au 24 mars 2009 (semaine 13)
 

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2009-03-24 -
DÉBATTRE ET SE CONNAÎTRE, CONNAÎTRE ET FAIRE SAVOIR

Deux réflexions sur l'Internet qui s’est imposé comme un nouveau lieu de débat entre les catholiques en même temps qu'un véhicule de transmission rapide des informations, à l’occasion des récentes crises que l’Église traverse,

Le quotidien La Croix en a étudié l'impact quant à la modification qu'apporte Internet dans la vie de l'Église. Sandro Magister l'analyse quant aux services du Vatican.

Par exemple, le lundi 26 janvier, Blogpulse, un des principaux outils de mesure des discussions en ligne, affichait un pic impressionnant pour l’utilisation du mot « excommunication » dans la blogosphère mondiale : 0,02 % de tous les billets de blogs abordaient le sujet, soit dix fois plus qu’en temps normal.

Les forums du site du journal ont été pris d’assaut et le blog de débat collectif sur « Le Vatican et les intégristes » a recueilli plus de 1.000 commentaires.

Même phénomène, quelques semaines plus tard, après l’avortement, au Brésil, d’une fillette enceinte de jumeaux à la suite d’un viol, comme autour des propos du Pape sur le préservatif .

La presse écrite est plus lente à réagir et à permettre ces dialogues, parfois, disons-le, des monologues où chacun s'affirme, certains pour soutenir Benoît XVI, mais aussi, souvent, pour exprimer leur incompr hension, voire leur désaccord avec l’institution.

En fait il n'y a aucune "régulation" véritable. Nous ne sommes plus à l’époque où il y aurait encore ceux qui savent et les autres (nous les fidèles). »

Dans son analyse, le P. Sylvain Brison, du diocèse de Nice, constate comme bien d'autres : « Aujourd’hui, les laïcs n’hésitent plus à dire ce qu’ils pensent de leur état de choc ou d’énervement. C’est le fruit de la formation des laïcs qui ont désormais des éléments de réflexion sur les enjeux théologiques et pastoraux. Et la conviction que notre Église, dans les situations actuelles, ne peut revenir à un modèle monolithique où l’obéissance serait vécue comme une règle absolue, où on n’aurait pas le droit d’exprimer son désaccord ou son incompréhension. »

Faut-il regretter cela ? Non, répond-il : "Il y a quelque chose de la santé de l’Église qui se joue là." Le Web semble devenir un lieu émergent d’expression des fidèles.

Mais le journaliste et vaticaniste Sandro Magister, lui-même grand blogueur, tempère : " Internet ne reflète pas l’universalité du peuple de Dieu, mais une partie limitée et très orientée... Trois commentaires sur quatre sont orientés dans le sens traditionnel des médias anti-papistes : sur “la pilule qu’on ne permet pas”, le mariage des prêtres, le sacerdoce des femmes… C’est un orchestre gigantesque qui joue toujours le même air. Je ne le surévaluerais pas."

" Auparavant, on n’avait pas les moyens de connaître les positions des uns et des autres, souligne l’avocat blogueur Koz (www.koztoujours.fr). Sauf en paroisse ou dans les groupes auxquels on appartient, on n’était pas confronté à l’extérieur, car ce sont des sujets qu’on n’aborde pas dans le monde professionnel ou avec des non-cathos. Et voici qu'Intenet ouvre sur un monde plus large. Et qui doit tenir compte de la pensée de ceux qui sont plus ou moins éloignés de l'Église.

Ainsi « Maître Eolas », l’une des signatures les plus lues de la blogosphère française et qui se présente comme catholique, a-t-il démonté point par point le réquisitoire des médias français, dans un billet intitulé « La (Bonne) Parole est à la défense ».

L'Église hiérarchique n'est pas indifférente à ce que vit l'Église du peuple de Dieu. Benoît XVI, lui-même, a reconnu, dans sa Lettre aux évêques, que "suivre avec attention les informations auxquelles on peut accéder par Internet aurait permis d’avoir rapidement con naissance du problème."

Observateur attentif de la Curie, Sandro Magister est plus sévère : « Il y a une véritable ignorance d’Internet au Vatican. Quelques-uns suivent ce qui s’y dit, mais beaucoup ignorent totalement ce nouveau média. » « À l’avenir, au Saint-Siège, nous devrons prêter davantage attention à cette source d’informations», concluait Benoît XVI dans la même lettre. Jusqu’à doter le Vatican, à l’instar des gouvernements, d’un service de veille de l’opinion publique sur Internet ?. (information complémentaire : La Croix et Chiesa)


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