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FlashPress - Infocatho
du 25 au 28 mars 2009 (semaine 13)
 

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2009-03-28 -
LES RÉALITÉS DOIVENT SE SITUER DANS LEUR CONTEXTE

Dans l'éditorial du 29 mars du journal belge Dimanche, le P. Charles Delhez revient sur le supplément d'âme que contenait le message papal et l'élémentaire devoir du journaliste de placer dans son contexte les propos du Pape.  

" Benoît XVI a l'art de susciter des tempêtes médiatiques ! A chaque fois l'émoi, l'indignation, la colère... puis, le temps passe, les précisions arrivent, les mises au point sont faites... et l'on se dit qu'on a été un peu vite. Peut-être manque-t-il de prudence, mais surtout, il ne mesure pas à quel point les journalistes sont aux aguets...

" Dans l'avion papal, l'un d'entre eux avait interrogé sur la façon de lutter contre la diffusion du sida. Benoît XVI a répondu en évoquant d'abord le concret de l'engagement des chrétiens dans cette lutte (il a d'ailleurs ajouté à son programme une rencontre de jeunes d'une association d'aide aux malades du sida). Ensuite seulement, il a dit en substance que les slogans publicitaires ne suffisaient pas et que de se contenter de la distribution - sur les ondes, on parle d'utilisation, ce qui est tout différent- ne résoudrait pas tout. Et d'inviter à une humanisation de la sexualité - lui donner une âme - et à l'amitié avec ceux qui souffrent.

" Cependant, la phrase qui a déferlé dans le continent médiatique était amputée de la proposition conditionnelle qui la précédait : "Si on n'y met pas l'âme", alors la distribution... Le contexte était aussi oublié. Or, contextualiser est un des rôles premiers de tout journaliste.

" Implicitement, donc, le pape faisait une distinction entre le long terme et le court terme. Lui se situait dans le long terme. Mais en évoquant les engagements concrets, il ne négligeait pas le court terme. Serait-ce dépourvu de bon sens ? Que certains se prévalent d'une autre conception de la sexualité ne devrait pas empêcher le pape de dire la sienne, ce qui demande aujourd'hui un certain courage.

" D'une part, les catholiques ont une fois de plus été divisés, humiliés et blessés. Et le message essentiel que voulait faire entendre le pape est passé aux oubliettes : donner une âme ! D'autre part, l'Afrique est une fois encore oubliée. Le pape s'y rendait pour attirer l'attention sur ce continent et les graves problèmes qu'il rencontre. Cette démarche a été ensevelie sous une tempête médiatique. En attendant, les foules étaient au rendez-vous, puissent-elles avoir vécu un moment d'espérance." (source : Cathobel)

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