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FlashPress - Infocatho
du 28 au 31 mars 2009 (semaine 14)
 

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2009-03-31 -
EST-CE UNE POSITION IRRÉALISTE ?

Avant même de fouler le sol de l’Afrique, Benoît XVI s’est attiré les foudres de ceux qui prônent l’usage du préservatif pour endiguer le sida. Et ce tollé a passé sous silence la deuxième partie de l’argumentation du Pape.

Pour lui, seul un double engagement peut combattre efficacement le sida : d’abord une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui appelle une nouvelle manière du vivre ensemble. Et ensuite une véritable fraternité avec principalement ceux qui en souffrent et la détermination d’être proche d’eux, même au prix de sacrifices personnels.

Est-ce être irréaliste, voire inefficace que de tenir cette position ?  Nul ne peut nier que l’Eglise catholique a une longue expérience de la prévention et de l’accompagnement de contaminés et de malades du sida. Elle fait nettement plus que tant de ceux qui la critiquent, mais sans le clamer haut et fort ! De toute manière, l’Eglise en Afrique avec ses centres sociaux, ses hôpitaux et son travail d’explication dans les villes et les villages n’est en aucune manière un frein au combat contre le sida.

Les réactions suscitées par le problème du sida ont également occultés bien d’autres problèmes importants que Benoît XVI a abordés : ne serait-ce que celui de la malaria : il y a plus de morts de malaria que du sida en Afrique avec nettement moins de moyens pour la combattre.

Ce qu’il a aussi qualifié de « fléaux » du continent : la corruption, l’exploitation. Il a mis en lumière celles qui souffrent le plus des événements et qui ne renoncent cependant pas : les femmes d’Afrique. Le sida ne doit pas être isolé des autres dangers qui menacent la société de l’Afrique subsaharienne, les guerres, les déplacements de populations qui aboutissent à toutes les formes de promiscuité.

Et Benoît XVI a le soutien d’un savant qui a une expérience de plus de 25 ans de recherches dans ce domaine : le Professeur Edward Green, Directeur d’un projet de recherches sur la prévention du sida à Harvard. Pour lui rien ne prouve que l’usage renforcé du préservatif fasse diminuer le taux d’infection.

L’Afrique ne pourra guérir que si elle réagit. Comme exemple, on peut citer l’Ouganda. Une campagne du gouvernement en faveur de la fidélité conjugale a fait diminuer le taux de sida d’un tiers. Après une campagne en faveur du préservatif lancé par des organismes occidentaux de lutte contre le sida, le taux de malades est remonté en 2004.

Selon ce spécialiste de l'Afrique qu'est Green, plus il est facile de se procurer des préservatifs, plus le taux d'infection est élevé. En effet, lorsqu'ils utilisent des préservatifs, les gens prennent plus de risques dans leurs actes sexuels. Pour Green, les programmes du sida doivent avant tout viser à modifier les comportements. C'est le message, entre autres, que le pape voulait faire passer. (source : Rheinische Merkur)

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