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du 1 au 4 avril 2009 (semaine 14)
 

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2009-04-04 - Chine
EN FONCTION DES PERSPECTIVES D'AVENIR

La Commission d'étude de la situation de l'Eglise en Chine réunie du 30 mars au 1 avril a principalement approfondi la question de la formation des séminaristes et des consacrés, ainsi que celle relative à la formation permanente du clergé.

Ce communiqué fait part également de « la douleur profonde » ressentie par les membres de la Commission à "la nouvelle arrestation de Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque de Zhengding" et dénonce les "obstacles au climat de dialogue avec les autorités (chinoises)" que représentent les fréquentes arrestations de prêtres et d’évêques en Chine populaire.

Au-delà de la poursuite, toujours difficile donc, du dialogue avec les autorités chinoises, la Commission a, selon le communiqué du Bureau de presse, consacré ses échanges à « la vie de l’Eglise en Chine », notamment à « la formation des séminaristes et des personnes consacrées » et à « la formation permanente du clergé » en Chine.

En d’autres termes, la mission d’évangélisation est une question centrale pour l’Eglise en Chine, dans un pays où les catholiques ne représentent qu’un ou deux pour cent de la population, alors que le réveil des religions est manifeste. Pour ce qui concerne la religion chrétienne, ce réveil semble plus « profiter » aux communautés protestantes, en pleine expansion, qu’à l’Eglise catholique.

Dans cette perspective, la formation des séminaristes et des prêtres est effectivement une question primordiale. La division de l’Eglise en communautés « officielles » et « clandestines » nuit à la qualité de la formation, dans la mesure où elle entraîne une dispersion des énergies et des moyens.

De plus, les rapides évolutions de la société font que les vocations, qui sont aujourd’hui nombreuses, pourraient rapidement venir à se tarir si les bases intellectuelles et spirituelles de la formation des futurs prêtres n’étaient pas renforcées.

Les catholiques chinois sont estimés à quelques millions partagés entre une Eglise officielle dont le clergé dépend des autorités politiques et une Eglise non reconnue dite "clandestine" ou "souterraine" qui tire sa légitimité de son obéissance au Pape. Du fait d’un contexte politique n’autorisant pas une pleine et entière liberté religieuse, les statistiques sont imprécises.

Pour la partie « officielle » de l’Eglise, on compte un grand séminaire national (à Pékin), cinq grands séminaires régionaux, cinq grands séminaires provinciaux, dix grands séminaires diocésains, qui rassemblent, à eux tous, environ 650 étudiants. Pour la partie « clandestine » de l’Eglise, une dizaine de grands séminaires accueillent environ 350 étudiants.

Dans les communautés « officielles », le nombre des prêtres est de 170 prêtres âgés et 1 700 prêtres plus jeunes, et, dans les communautés « clandestines », ces chiffres sont de 100 prêtres âgés et 1 000 prêtres plus jeunes.

Pour les religieuses, les communautés « officielles » comptent 3 430 sœurs et 320 novices dans une quarantaine de noviciats ; les communautés « clandestines » comptent 1 220 sœurs, 230 novices et une douzaine de noviciats (estimation 2006 du Holy Spirit Study Center du diocèse de Hongkong).     

Dans la soirée du 1er avril, les membres de la Commission ont été reçus par Benoît XVI, qui a particulièrement « souligné l’importance d’aider les catholiques en Chine à faire connaître aux autres la beauté et le bien-fondé de la foi chrétienne ainsi qu’à la présenter comme la proposition qui offre les meilleures réponses du point de vue intellectuel et existentiel ».        

La commission a été créée en 2007. A l'issue d'une première réunion en mars 2008, elle avait réaffirmé la volonté du Vatican d'un "dialogue constructif et respectueux avec les autorités civiles" chinoises.
La Chine et le Saint-Siège n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1951.

Le rétablissement de ces relations est un enjeu pour Pékin, qui souhaite améliorer son image à l'étranger. Mais le Vatican, qui cherche aussi à élever la qualité de ses rapports avec les autorités chinoises, y met comme condition la possibilité de réunir sous l'autorité du Pape tous les catholiques actuellement divisés entre "officiels" et "clandestins". (source : EDA)


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