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du 5 au 9 avril 2009 (semaine 15)
 

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2009-04-09 - Grèce
L'ÉGLISE ORTHODOXE REFUSE DE PAYER SES IMPÔTS

32 des 80 métropoles de l’Église grecque orthodoxe ont brandi l’étendard de la révolte : ils refusent catégoriquement de verser l’impôt unifié sur les biens immobiliers (ETAK), mis en place par le gouvernement actuel.

Cet impôt prévoit de taxer l’ensemble des biens, y compris les biens immobiliers de l'Église. Les relations entre l’Église et les deux grands partis grecs sont plus compliquées que jamais. Les déclarations contradictoires se multiplient, les discussions sont au point mort et, dans un contexte de crise, l’État est à court de ressources.

Prétextant des raisons plus ou moins fondées pour exprimer leur désaccord, plus d’un tiers des métropoles n’ont toujours pas rendu à ce jour leur déclaration d’imposition. Si l’on ajoute les métropoles relevant du Patriarcat œcuménique de Constantinople et celles qui relèvent de l’Église semi-autonome de Crète, on ne peut que constater qu’une grande partie de l’Église refuse d’appliquer la loi.

Une fois n’est pas coutume pour cette Église d'État, elle semble pour une fois prendre ses distances avec le parti au pouvoir, La Nouvelle Démocratie. Ce désamour n’est bien sûr pas sans déplaire au ministre de l’Économie Yoannis Papathanasiou, qui s’est, à de nombreuses reprises, insurgé contre la désobéissance des métropoles. C’est ainsi qu’il a transmis une liste des mauvais payeurs de l’impôt au journal To Vima, et le quotidien s’est empressé de révéler, le 1er mars, le nom des réticents au grand public.

En vertu de la législation actuelle, l’impôt unifié sur les biens immobiliers doit obligatoirement être payé à la fois par toutes les métropoles de l’Église de Grèce, celles de l’Église semi-autonome de Crète, et celles du Dodécanèse (qui dépendent directement du Patriarcat œcuménique). De même, tous les monastères et églises qui disposent de biens immobiliers doivent s’en acquitter. Seuls les monastères du Mont Athos en sont exemptés, car le régime de ce territoire est différent.

Cependant,en raison même du statut de l'Église en Grèce, il ne peut prendre aucune mesure contre les monastères ou les métropoles qui ne seraient pas disposé à obtempérer. Force est de constater que les relations du gouvernement avec l’Église traversent une période de trouble, maintenant qu’il se trouve contraint de rendre publique la situation.

En revanche, l’annonce faite par Yorgos Papandréou a provoqué la stupeur de l’archevêché d’Athènes. C’est un véritable nouveau coup de froid au moment même où le climat avec l’opposition commençait à se réchauffer. En effet, le secrétaire général du PaSoK, le parti socialiste, a clairement fait savoir sa volonté d’annuler l’ETAK lorsqu’il se trouverait à nouveau au pouvoir, lui préférant l’ancien impôt sur les grandes fortunes immobilières.

Avec cette nuance que, cette fois-ci, l’Église n’en serait plus exemptée. Des cadres du PaSoK ont toutefois précisé que ne seraient taxés que les biens utilisés à des fins commerciales ou touristiques. De même, les biens des monastères et des métropoles ne seraient pas taxés.

Toutefois, le ministère de l’Économie n’étudie pas, pour le moment, la possibilité de remettre en place la réforme qu’il avait annulée sous le gouvernement socialiste, et selon laquelle les recettes provenant de la vente des cierges étaient taxées à hauteur de 35% dans les villes et à 25% dans les campagnes. L’argument avancé est que ces ventes seraient impossibles à contrôler.

Le PaSoK, qui s’est exprimé par l’intermédiaire de la voix de son premier secrétaire Yorgos Papandréou, a bien spécifié que son programme ne prévoyait pour l’Église aucun nouvel impôt autre que ceux qui existent déjà. Mais chacun sait que ce parti souhaiterait une imposition complète de la fortune de l’Église. (source : courrier des Balkans)

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