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du 10 au 12 avril 2009 (semaine 15)
 

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2009-04-12 - Cuba
DES CHANGEMENTS SONT NÉCESSAIRES


En une période de bouleversements au sein de l'élite au pouvoir à Cuba, et avec une pression internationale s'intensifiant pour que les relations entre les Etats-Unis et l'île sortent de l'impasse, l'Eglise appelle de ses voeux un "dialogue national".

"Chaque catholique, chaque chrétien, chaque personne baptisée qui constitue l'Eglise a les mêmes attentes que n'importe quelle autre personne", déclare Mgr Dionisio Guillermo Garcia Ibanez, archevêque de Santiago de Cuba, nouveau président de la Conférence épiscopale de Cuba.

A l'occasion d'une interview accordée à "Palabra Nueva", le journal de l'archidiocèse de la Havane, l'archevêque a qualifié de "nécessaires" les changements à Cuba, ajoutant : "L'Eglise est une partie du peuple."

Le président cubain Raul Castro - frère du leader révolutionnaire Fidel Castro, qui a pris le pouvoir en 1959 - a décidé un important remaniement ministériel en mars. Il vise à resserrer le gouvernement et à le rendre plus efficace. Une délégation de députés des Etats-Unis a déclaré, lors d'une visite sur l'île début avril, que les Etats-Unis et Cuba devaient normaliser leurs relations diplomatiques et résoudre leurs différends.

En mars, le porte-parole de la Conférence épiscopale, Orlando Marquez, a appelé à un "dialogue national" à Cuba, ajoutant que le président des Etats-Unis Barack Obama et Raul Castro enverraient "un signal positif au monde s'ils montraient qu'une entente est possible".

Selon certains observateurs, l'Eglise catholique semble se positionner en tant que négociateur à Cuba, étant passée d'une position de confrontation vis-à-vis de la révolution cubaine à une politique de coexistence puis d'engagement constructif avec le pouvoir.

En 2008, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat du Vatican, avait, à l'occasion d'une visite à Cuba, encouragé à ouvrir davantage de possibilités pour l'Eglise. "L'Eglise souhaite étendre son action à d'autres domaines, sans limites, afin de contribuer fermement au bien-être du peuple cubain", avait déclaré le cardinal Bertone dans une homélie, lors d'une messe célébrée sur la place de la cathédrale à la Havane.

Parfois, des voix "officieuses" expriment une critique sans compromis, comme José Conrado Rodriguez, prêtre de la paroisse de Santa Teresita del Nino Jesus, à Santiago de Cuba. Dans une lettre ouverte adressée en février dernier à Raul Castro, le Père Rodriguez déplorait les violations des droits de la personne, notamment les restrictions à la liberté d'expression et de religion.

Les analystes de la situation cubaine estiment que l'Eglise catholique constitue le plus important réseau de la société civile sur l'île, étant bien implantée auprès des Afro-Cubains, des femmes et des organisations de la société civile, ainsi que dans la communauté internationale. Le clergé local est très impliqué dans l'organisation d'activités culturelles et éducatives, ainsi que dans les activités pour les jeunes. L'œuvre d'entraide catholique Caritas, qui compte des milliers de bénévoles, offre une aide humanitaire dans un contexte ou les services de base sont devenus extrêmement défaillants.

Dans son interview à "Palabra Nueva", Mgr Garcia Ibanez souligne que les autorités cubaines ont désormais "une conception plus positive" de la religion. "Pour notre peuple, nous ne sommes pas des agents à la solde de l'étranger, parce que nous sommes aussi le peuple, nous sommes le peuple catholique", a déclaré l'archevêque. (source : ENI)


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