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du 13 au 16 avril 2009 (semaine 16)
 

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2009-04-16 - Maroc
CINQ MISSIONNAIRES ÉVANGÉLIQUES EXPULSÉS


Cinq missionnaires évangéliques et étrangers ont été expulsés du Maroc, début avril, pour prosélytisme. Les Eglises officielles, catholique et évangélique, ont dénoncé cette "propagande" visant à apostasier des musulmans.

Ces missionnaires sont accusés en effet de mener une "propagande évangélique" dans le royaume, a annoncé le ministère marocain de l’Intérieur. Il s’agit de quatre espagnols et d’une allemande. Ils ont été interpellés par les services de la police Judiciaire de Casablanca alors qu’ils tenaient une réunion avec des musulmans.

De nombreux supports d’évangélisation ont été saisis sur les lieux du culte, dont des Bibles, de la littérature chrétiennes, des cassettes vidéo religieuses en langue arabe et plusieurs autres objets de culte, a précisé le ministère de l’Intérieur.

Une semaine auparavant, le gouvernement marocain avait exprimé sa détermination de faire face, avec "fermeté et dans le cadre des lois en vigueur, à tous les agissements, écrits et livres visant à porter atteinte aux valeurs religieuses et morales de la société marocaine", en allusion au prosélytisme chiite au Maroc.

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Khaled Naciri a déclaré que son pays garantissait la liberté de religion, dès lors qu'aucun acte de prosélytisme ni d'évangélisation n'était constaté. Il a expliqué que les Eglises du Maroc sont parfaitement au courant de la situation.

A la suite de ces expulsions, les "Eglises officielles" du Maroc ont réfuté tout lien avec des groupes de prosélytisme. L'archevêque de Rabat, Mgr Vincent Landel, et le pasteur de l'Eglise évangélique du Maroc, le révérend Jean Luc Blanc, ont dénoncé toute activité de prosélytisme dans le royaume. Dans un communiqué rapporté par Maghrebia, ils se sont attachés à souligner le rôle essentiel joué par les "Eglises officielles" dans l'aide aux chrétiens vivant au Maroc.

Mgr Landel a nié entretenir de quelconques relations avec ces missionnaires et a dénoncé l’amalgame commis de certains médias. "Les missionnaires qui viennent convertir les musulmans n’ont aucun lien ni avec l’Eglise catholique, ni avec l’Eglise protestante. Ce n’est pas en notre nom qu’ils obtiennent leurs cartes de séjour au Maroc", a-t-il souligné.

L'archevêque a aussi expliqué que la mission de l'Eglise universelle au Maroc est d'aider les chrétiens à vivre leur foi, tout en sachant qu'ils se trouvent dans un pays musulman. "Nous les aidons à entrer dans un dialogue islamo-chrétien, à respecter leurs frères musulmans et avoir confiance en eux... Un tel dialogue "exclut tout type de prosélytisme au niveau intellectuel et théologique".

De son côté, et selon la conception qu'il se fait de la laïcité occidentale, Khalid Cherkaoui Semouni, président du Centre marocain des droits de l'Homme, a déclaré que "tout comme les pays occidentaux protègent la laïcité et la foi chrétienne contre la propagation de l'Islam, le Maroc a le droit de protéger sa religion".

En fait la laïcité occidentale ne protège pas la foi chrétienne contre la propagation de l'Islam. Cette laïcité l'ignore et même est souvent anti-chrétienne et la combat. Khalid Cherkaoui est alors dans lerreur en s'appuyant sur cette laïcité pour dire : "C'est ce qu'affirme la législation marocaine, en interdisant de tenter de convertir les individus. L'Etat a le droit d'appliquer la loi", a-t-il relevé.

Pour sa part, Lahcen Daoudi, responsable au Parti islamiste Justice et Développement (islamiste modéré), note qu’on ne peut pas "parler de liberté de religion dans ce cas (de prosélytisme), parce que le prosélytisme a pour but de convertir les gens".

"Nous demandons aux autorités marocaines de soutenir les associations marocaines qui œuvrent à la propagation de
l'Islam, ainsi que les imams, et les groupes d'études du Coran", a-t-il plaidé. Selon lui, l'Etat, à lui seul, ne peut faire face à ces tentatives de prosélytisme et a besoin du soutien de la société civile pour surveiller ces activités et ces programmes d'enseignement. (source : Apic)

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