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du 18 au 19 avril 2009 (semaine 16)
 

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2009-04-19 -
QUAND "ON" CRITIQUE SUR UN DOCUMENT TRONQUÉ ...

Malgré des nuances diplomatiques, le Saint-Siège a donné une réponse catégorique au gouvernement belge condamnant " les propos inacceptables du Pape" (sic), sur la seule base d'un extrait d'interview tronqué et isolé de son contexte.

Le communiqué publié le 17 avril par la Secrétairerie d'État est sans ambages. Il "déplore... regrette" et indirectement stigmatise une critique venant d'un pays qui devrait connaître l'Afrique en raison même de son implication au Zaïre, à condition d'être, glisse le communiqué, "de vrais amis de l'Afrique."

Voici le texte in-extenso de ce communiqué :

" L'Ambassadeur du Royaume de Belgique, sur instructions du Ministre des Affaires Etrangères,  a fait part au Secrétaire pour les Relations du Saint-Siège avec les Etats de la Résolution par laquelle la Chambre des Représentants de son pays a demandé au gouvernement belge de " condamner les propos inacceptables du pape lors de son voyage en Afrique et de protester officiellement auprès du Saint-Siège ". L'entretien a eu lieu mercredi 15 avril.
 
" La Secrétairerie d'Etat prend acte avec regret de cette démarche, inhabituelle dans les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Belgique. Elle déplore qu'une Assemblée parlementaire ait cru bon de critiquer le Saint-Père sur la base d'un extrait d'interview tronqué et isolé de son contexte, qui a été utilisé par certains groupes avec une claire intention intimidatrice, comme pour dissuader le Pape de s'exprimer sur certains thèmes, dont les implications morales sont pourtant évidentes, et d'enseigner la doctrine de l'Eglise.

" Comme on sait, le Saint-Père, répondant à une question sur l'efficacité et le caractère réaliste des positions de l'Eglise en matière de lutte contre le SIDA, a déclaré que la solution est à rechercher dans deux directions : d'un  côté une humanisation de la sexualité, et, de l'autre, une authentique amitié et disponibilité envers ceux qui souffrent, soulignant l'engagement de l'Eglise dans l'un et l'autre domaine. Sans cette dimension morale et éducative, la bataille contre l'épidémie ne sera pas gagnée.

" Alors que, dans certains pays d'Europe, se déchaînait une campagne médiatique sans précédent sur la valeur prépondérante, pour ne pas dire exclusive, d'un certain moyen prophylactique dans la lutte contre le SIDA, il est réconfortant de constater que les considérations d'ordre moral  développées par le Saint-Père ont été comprises et appréciées, en particulier par les africains, par les vrais amis de l'Afrique et par certains membres de la communauté scientifique.

" Comme on peut lire dans une récente déclaration des Evêques de la Conférence Episcopale Régionale de l'Ouest de l'Afrique (CERAO) :" Nous savons gré [au Saint-Père] pour le message d'espérance qu'il est venu nous livrer au Cameroun et en Angola. Il est venu pour nous encourager à vivre unis, réconciliés dans la justice et la paix, pour que l'Eglise d'Afrique soit elle-même une flamme ardente d'espérance pour la vie de tout le continent. Et nous le remercions pour avoir reproposé à tous, avec nuance, clarté et pénétration, l'enseignement commun de l'Eglise en matière de pastorale des malades du SIDA ".

Ce lon communiqué, d'une longueur inhabituelle pour les services du Saint-Siège, ne contient nullement le mot ‘préservatif’, pourtant au cœur de la controverse, et ne reprend pas explicitement les propos de Benoît XVI ayant entraîné une forte polémique, essentiellement en Occident.

En outre, il a été publié en français et en anglais, langues diplmomatiques internationales et en italie, langue usuelle du Vatican. Aucune traduction néerlandaise n’a été proposée alors que le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, est néerlandophone.

Rappelons que la Chambre belge des représentants avait adopté, le 2 avril 2009, un texte “demandant au gouvernement belge de condamner les propos inacceptables du pape lors de son voyage en Afrique, et de protester officiellement auprès du Saint-Siège“.

Le lendemain, la Conférence épiscopale belge avait regretté “la teneur“ de la décision de la Chambre des représentants belge, car “elle ne tient pas compte de ce que Benoît XVI a réellement voulu exprimer“. (source : VIS)


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