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FlashPress - Infocatho
du 23 au 27 avril 2009 (semaine 17)
 

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2009-04-27 - Sri Lanka
LA DERNIÈRE PHASE D'UNE GUERRE MEURTRIÈRE

Au nord-est du Sri Lanka, l’exode des civils qui ont échappé de la zone des combats se tarit progressivement, alors que des milliers de personnes sont toujours prises au piège avec les derniers Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE).

Ils se trouvent sur une bande côtière de moins de 9 km2. Encerclés par les forces armées du gouvernement et retenus par les rebelles séparatistes, ces déplacés sont en passe d’être anéantis dans la dernière phase de la guerre civile meurtrière de plus de trente ans, qui oppose Colombo aux Tigres tamouls.

Impuissants à obtenir des deux parties de laisser les civils sortir de la zone des combats, la communauté internationale, les organismes humanitaires et les Eglises chrétiennes du Sri Lanka, tentent de porter secours aux déplacés et aux blessés qui affluent dans les camps surpeuplés du gouvernement et les hôpitaux de campagne, dénués de tout matériel.

Le 23 avril dernier, Colombo a demandé l’aide internationale pour gérer ce qui est considéré comme une véritable catastrophe humanitaire. Près de 150
.000 personnes, selon les rapports officiels, s’entasseraient dans les 15 camps d’accueil, conçus comme des unités de transit et dont les capacités sont totalement dépassées. Les personnels de l’ONU et de MSF présents à Vavuniya parlent d’un afflux ingérable d’hommes, de femmes et d’enfants très gravement blessés, ayant été privés de soins, de nourriture depuis des mois, et accueillis dans des conditions très difficiles, aussi bien matérielles que psychologiques.

Les chrétiens, de par leur neutralité, sont plus facilement autorisés à venir en aide aux milliers de réfugiés des camps du gouvernement de Vavuniya et de Jaffna. Alors que les membres des ONG ne peuvent entrer librement dans les camps, les religieuses et les prêtres ont la permission d’y venir le dimanche pour célébrer la messe et apporter du réconfort aux déplacés.

La communauté catholique de Mannar a pu également faire parvenir aux populations tamoules des vêtements et des produits d’hygiène, mais a conscience de l’ampleur des besoins
. Son diocèse accueillera probablement sous peu des camps de réfugiés, l’UNHCR, l’Unicef, le CICR et la Caritas locale ayant prévu d’y installer des structures pour pallier celles, insuffisantes, des régions de Jaffna et de Vavuni.

Malgré les appels de plus en plus pressants de l’ensemble de la communauté internationale et les exhortations de l’ONU, qui a dépêché à Colombo, le 24 avril, son responsable aux Affaires humanitaires, John Holmes, rien ne semble arrêter le gouvernement sri-lankais dans sa volonté d’en finir avec la rébellion tamoule, ni les Tigres dans leur refus de rendre les armes.

Lundi 27 avril, les combats ont repris, malgré une infime concession faite par Colombo à la communauté internationale : « Le gouvernement du Sri Lanka a décidé que les opérations de combat arrivaient à leur fin (…). Les forces armées ont reçu l’ordre de cesser d’utiliser armes lourdes, avions de combat et bombardements aériens qui pourraient provoquer des victimes parmi les civils (…). Nos forces de sécurité se cantonneront au sauvetage des civils qui ont été pris en otages (…) ».
(source : EDA) Retour aux dépèches