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du 1 au 4 mai 2009 (semaine 18)
 

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2009-05-04 - Brésil
LES INDIGÈNES SACRIFIÉS À LA LOI DU MARCHÉ

Le président du Conseil indigéniste missionnaire (CIMI) est intervenu lors de l'assemblée plénière de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) pour souligner que les indigènes sont sacrifiés aux lois du marché.

De la centrale hydroélectrique de Belo Monte, dans le Pará, à celle d'Estreito, dans le Tocantins et le Maranhão, en passant par les travaux de déviation du fleuve São Francisco, dans le Nord-est, 48 ouvrages publics prévus par le Programme d'accélération de la croissance (Pac) du gouvernement affectent directement des terres peuplées par les indigènes, affirme Mgr Erwin Kräutler.

Obligé de vivre sous escorte à la suite de menaces de mort réitérées pour son engagement en faveur des droits des peuples autochtones, Mgr Kräutler a rappelé qu'en vertu de la Constitution de 1988, le gouvernement est tenu de délimiter les territoires ancestraux des populations natives dans le respect de leurs coutumes et de leurs traditions et en leur garantissant leur permanente possession et usufruit des ressources, en tant que seul moyen d'"assurer la continuité de leur existence".

L'évêque a fait état d'innombrables exemples pour illustrer la situation des indigènes Guarani-Kaiowá du Mato Grosso do Sul : "Ils vivent confinés dans de petites portions de terre et subissent toute forme de violence et de persécution. À défaut de mesures immédiates, un énième génocide aura lieu en plein XXIème siècle, en dépit de toutes les lois en faveur des peuples indigènes". Ce problème, a ajouté le président du CIMI, concerne également les régions du Sud, du Sud-est et du Nord-est, où "les conflits avec les fermiers se perpétuent inchangés depuis très longtemps".

En Amazonie, a-t-il observé, "les invasions des terres indigènes sont généralement motivées par la convoitise de leurs richesses naturelles ; de cette manière, on compromet de plus en plus l'intégrité de l'environnement avec des graves et irréversibles conséquences".

L'évêque s'est insurgé contre "un modèle de développement qui favorise les grandes entreprises et l'agrobusiness, exigeant des capitaux et la concentration de terres pour les monocultures", en ce qu'un tel modèle assimile la terre à une simple "marchandise, exploitable jusqu'à épuisement".

La voie à suivre devrait consister selon lui à "considérer la terre comme la maison que Dieu a construite, dans laquelle les peuples vivent et cohabitent dans le respect de la nature", un modèle de développement "orienté vers la vie, la paix, la sauvegarde de l'environnement et le bien-être des populations locales".

Selon le CIMI, sur un total de 846 terres indigènes en voie de démarcation, seules 348 ont été régularisées tandis que les procédures n'ont même pas été entamées pour 213 d'entre elles. En 2008, les indigènes assassinés se sont élevés à 52 dans neuf États du Brésil ; ils étaient au nombre de 53 en 2007, sans compter une centaine de cas de tentative de meurtre et les menaces de mort. (source : Misna)


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