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du 20 au 23 mai 2009 (semaine 21)
 

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2009-05-23 - Irlande
UN RAPPORT ACCABLANT ATTEINT DES INSTITUTIONS DE JEUNESSE


Le cardinal Sean Brady, , s'est déclaré le 20 mai "profondément désolé" après la publication du rapport accablant qui dénonce le "silence" de l'Eglise face aux sévices et aux abus sexuels d'enfants perpétrés dans des institutions religieuses.

" Je suis profondément désolé et couvert de honte de voir que des enfants ont souffert de manière aussi atroce dans ces institutions", a déclaré le primat d'Irlande et président de la Conférence épiscopale, dans un communiqué.

Le rapport, publié par une Commission d'enquête mise en place en 2000 par le gouvernement, dresse la liste d'"un catalogue honteux de cruautés: la négligence, les mauvais traitements sexuels, physiques et mentaux qui ont été commis contre des enfants", a reconnu l'archevêque d'Armagh, en Irlande du Nord.

Disant espérer que les conclusions de la commission "aideront à cicatriser les blessures des victimes et réparer le mal fait par le passé", le primat a promis que la toute-puissante Eglise catholique irlandaise "restait déterminée à faire tout le nécessaire pour faire de l'Eglise un lieu de sécurité, de vie et de joie pour les enfants".

La commission d'enquête dénonce des décennies de sévices sexuels, parfois "endémiques", survenus à partir des années 1930 dans les institutions pour enfants dirigées par l'Eglise catholique, accusée d'avoir gardé "le silence".

" Les autorités religieuses savaient que les abus sexuels étaient un problème persistant dans les institutions religieuses masculines", selon ce document de 2.500 pages.

Le rapport accuse l'Eglise catholique de "ne pas avoir écouté les personnes qui se plaignaient d'abus sexuels survenus par le passé ou de ne pas les avoir crues en dépit de preuves recueillies dans des enquêtes policières, de condamnations criminelles ou de témoignages".

Benoît XVI en octobre 2006 avait rappelé aux évêques qu'il leur fallait établir la vérité sur ces « crimes monstrueux ».

Au Vatican,en effet le volumineux rapport irlandais était attendu et ses conclusions ne sont pas une surprise. Dans ce genre d’affaires, la règle est de laisser l’Église locale s’exprimer, ce qui a été fait, et il n’y a donc pas eu de réaction officielle à Rome.

Mais la position de Benoît XVI sur les abus sexuels commis par des prêtres ou des religieux est connue : il fut l’un des promoteurs du motu proprio de 2001 qui a mis les affaires d’abus sexuels sur mineurs sous la compétence de la Congrégation pour la doctrine de la foi – qu’il dirigeait alors – et prôné une politique de tolérance zéro.

Lorsqu’il a reçu en octobre 2006, les évêques irlandais en visite ad limina, il n’a pas éludé le problème : « Dans l’exercice de votre ministère pastoral, au cours des dernières années, vous avez dû faire face à de nombreux cas douloureux d’abus sexuels sur des mineurs. Ces faits sont encore plus tragiques lorsque c’est un ecclésiastique qui les commet », a-t-il dit.

La tâche de « rétablir la confiance » est urgente, a-t-il affirmé, leur donnant cette consigne sans appel : « Dans vos efforts permanents pour affronter ce problème de manière efficace, il est important d’établir la vérité sur ce qui est arrivé par le passé, de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que cela ne se reproduise à l’avenir, d’assurer que les principes de justice soient pleinement respectés et, surtout, de soutenir les victimes et tous ceux qui sont victimes de ces crimes monstrueux. » (source : VIS)

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