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FlashPress - Infocatho
du 1 au 4 juin 2009 (semaine 23)
 

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2009-06-04 - Canada
ILS N'ONT PLUS BESOIN DE LEURS ÉGLISES

Une des plus belles églises de Trois-Rivières a été vendue pour devenir salle de spectacle, comme l'ont été une trentaine d'autres depuis quelques années, un phénomène caractéristique de l'ère post-moderne au Québec.

Le Québec était autrefois une forteresse catholique. Par exemple on ne disait "commune" mais "paroisse" selon le terme centenaire. Mais le Québec a changé de visage depuis la fin des années 60, modifiant ainsi radicalement la place occupée par l'Eglise catholique dans la société.

Depuis un certain nombre d'années, il est fréquent de voir de telles annonces immobilières dans les médias de la "Belle
Province" : A vendre: église catholique. Prix demandé: 500'000 dollars. Pour information, s'adresser au diocèse de X.

Tout en restant profondément attachés à leur Église, actuellement les catholiques pratiquants ne sont plus que quelque 5 % contre 80 % dans les années 1960. Entre 1999-2001, 25% des Québécois âgés de plus de 15 ans allaient encore une fois par mois à la messe dominicale.

L'Eglise catholique est forte d'un patrimoine immobilier considérable, dont elle ne peut plus assumer les charges: dans la
région de Montréal, surnommée la ville aux cent clochers, on dénombrait 468 lieux de cultes construits avant 1975, et dans tout le Québec, on en a plus de 2.750 inscrits à l’inventaire national.

Or ils sont à la charge de l'Église. Le manque de moyens financiers pour les entretenir et les faire fonctionner et la pression immobilière se conjuguent pour rendre la situation de nombreux lieux de culte plus que précaire. Avec le risque que disparaisse aussi tout le mobilier qui s'y trouve: vitraux, orgues, œuvres d’art.

Les archives, les vêtements liturgiques, les missels, les livres de chants, sont transférés dans les paroisses actives, désormais unités de base pastorales. Mais le patrimoine religieux immobilier est remis en cause tandis que les églises sont vendues, reconverties ou démolies.

Depuis une décennie, l'archidiocèse de Montréal s'est départi d'une bonne trentaine d'églises. C'est ainsi près de 10 % du patrimoine qui a été cédé à des organismes religieux, à des groupes communautaires caritatifs, à d'autres Eglises chrétiennes, voire à des organismes privés qui les transforment en appartements, en garages… voire en bars.

Parmi les exemples de reconversions, on peut noter celle de l’église Sainte Marguerite-Marie, à Magog, fermée en 2007, qui va être reconvertie en bibliothèque en 2010. A Sherbrooke, le restaurant l’Olive bleue a été construit dans une ancienne église. A Sherbrooke encore, l’église Notre-Dame-du-Rosaire, qui a fermé ses portes en 1995, a été transformée en salle de spectacles, "Le Vieux clocher deSherbrooke".

A Rimouski, une église du 19e siècle est devenue le Musée régional de Rimouski. Dans le quartier Saint-Roch, à Québec, l’église Saint-Jean-de-la-Croix a été transformée en appartements. A Trois-Rivières, l'église Sainte-Cécile située dans le quartier du même nom, l'une des plus belles de cette ville qui fête son 375ème anniversaire, est sur le point d'être vendue à Spect-Arts, pour devenir une salle de spectacles.

La transaction, qui reste à être approuvée par l'évêque, a été unanimement votée par les membres de la Fabrique d'église et également unanimement par l'assemblée des paroissiens, la semaine dernière. Mgr Martin Veillette, évêque de Trois Rivières, doit encore consulter deux comités spéciaux avant de rendre sa décision finale qui est attendue d'ici un mois. (source : Apic)


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