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du 1 au 4 juin 2009 (semaine 23)
 

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2009-06-04 - Malaisie
LE TERME "ALLAH" TOUJOURS INTERDIT AUX CHRÉTIENS

L'Eglise catholique de Malaisie ne peut toujours pas utiliser le terme "Allah" comme traduction en arabe de "Dieu" dans ses publications. Le 28 mai, la Haute-Cour a rejeté l'appel du journal catholique "The Herald".

Cette interdiction empêche que soit utilisé le mot "Allah", confirmant une interdiction faite par le gouvernement aux non-musulmans de traduire Dieu par Allah dans leur littérature et l'ensemble de leurs écrits, expliquant que cet usage pourrait perturber les musulmans.

Les Églises chrétiennes estiment, elles, que cette interdiction est anticonstitutionnelle, arguant que le mot "Allah" est antérieur à l'Islam.

Ce tribunal a rejeté cet appel de la principale publication de l'Eglise catholique en Malaisie, à titre temporaire, en attendant que la justice se prononce sur la légalité de l'interdiction , a déclaré Porres Royan, l'avocat du "Herald". La Haute Cour doit en effet statuer à partir du 7 juillet sur le premier appel interjeté par le "Herald" sur cette interdiction remontant à 2007. Le tribunal a décidé cela sous le prétexte que la suspension de cette interdiction contreviendrait aux lois de certains Etats de la fédération imposant une interdiction similaire.

Cette décision confirme ainsi l’interdiction provisoire faite par le gouvernement, voici plusieurs mois, de traduire le mot « Dieu » en « Allah » dans l’ensemble des écrits non-musulmans. Au grand dam du principal journal chrétien du pays qui voit son recours en justice rejeté.

Jusque-là, l’interdiction ne concernait que l’édition en langue malaise de la publication. Les versions en anglais, en tamoul et en mandarin de cette dernière n’utilisaient pas le terme « Allah ». Mais, selon le gouvernement, l’utilisation de celui-ci par les non-musulmans, dont le nombre est estimé à près de 11 millions (40 % de la population), pourrait perturber les musulmans et amener à leur conversion.

C'est surestimer le pouvoir des médias non musulmans. Pour preuve, The Herald n'est distribué qu'à 12.000 exemplaires et reste essentiellement lu par les tribus indigènes bahasa converties au christianisme depuis des générations.

Cette décision fait aujourd'hui figure de symbole des tensions religieuses dans un pays où la liberté de culte est, en temps normal, relativement bien garantie. Les autorités nient toutefois les accusations de discriminations envers les minorités ethniques. Cependant, The Herald ne lâche pas prise.

"Je ne veux pas considérer cela comme un échec (...) La Haute Cour devra décider au bout du compte", a déclaré le directeur de la rédaction du "Herald", Lawrence Andrew. Elle statuera donc à partir du 7 juillet sur le premier appel interjeté par le journal sur cette interdiction qui remonte à 2007. Sans grand espoir, semble-t-il.

L'interdiction porte sur l'édition en malais du "Herald" qui est lue essentiellement par les tribus indigènes convertis au christianisme . L'Eglise souligne que "Dieu" est traduit en langue malaisienne bahasa avec le terme "Allah" depuis plusieurs siècles. Les éditions en mandarin, anglais et tamoul n'utilisent pas le mot "Allah".

Quelque 60% des 27 millions de Malaisiens sont musulmans malais. Un tiers de la population est d'origine chinoise ou indienne et nombreux sont ceux parmi ces deux minorités qui sont de confession chrétienne. (source : KNA et Apic)

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