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du 8 au 11 juin 2009 (semaine 24)
 

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2009-06-11 -
LES ÉVÊQUES EUROPÉENS ET LES QUESTIONS SOCIALES


À Zagreb, se sont conclus les travaux de la Rencontre européenne des évêques des Conférences épiscopales d’Europe responsables des questions sociales, à laquelle ont participé 37 délégués représentant 22 Conférences épiscopales.

Cette rencontre était organisée en collaboration avec la Conférence épiscopale de Croatie, à l’invitation du Cardinal Josip Bozanic, Archevêque de Zagreb et Vice-président du CCEE, qui en a expliqué le motif dans son salut initial : « L’Église se sent toujours vivement interpellée là où la vie de l’homme, la dignité de la personne humaine, le bien commun, le droit au travail et à une vie digne, et la défense des classes les plus défavorisées sont en jeu ».

" L’Église s’engage à apporter « sa contribution responsable à l’élaboration de réponses pertinentes aux problèmes sociaux, basées sur son patrimoine de foi et sur son expérience sociale". La situation mondiale particulière, caractérisée par une grave crise socioéconomique, incite les Conférences épiscopales d’Europe à se mettre en réseau afin de mener une réflexion, une étude approfondie de la situation et un partage d’expériences à la recherche de stratégies communes, d’une collaboration efficace qui tienne compte de toutes les structures et organismes ecclésiaux engagés dans le social.

La pastorale sociale de l’Église n’a pas besoin d’être inventée. C’est déjà aujourd’hui une réalité vaste, consistante et prometteuse. Une réalité qu’on ne peut pas ignorer. « L’Église ne peut pas ne pas exprimer sa pastorale sociale, en raison de sa nature de réalité salvifique établie dans l’Histoire par le Christ Seigneur », a souligné Mgr Crepaldi.

Pour exercer ce service, l’Église a mis en place diverses structures et organisations. En premier lieu, le Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix qui « n’est pas un organe de pastorale et de coordination opérationnelle, mais plutôt d’orientation et d’incitation ». Ce sont les commissions épiscopales et les bureaux nationaux et/ou diocésains qui sont chargés de l’orientation organisationnelle et opérationnelle, afin de donner systématicité et continuité à la pastorale sociale.

D'une part, un travail d’approfondissement intellectuel est nécessaire sur la doctrine sociale de l’Église : les universités catholiques et les centres de recherche ont le devoir de mettre leurs connaissances et leurs compétences à la disposition de tous, en manifestant ainsi leur disponibilité à la charité intellectuelle et leur foi profonde dans la capacité du Verbe chrétien d’animer les cultures de la modernité, y compris dans le domaine social. D’autre part, il est nécessaire que se renforce la conscience d’un engagement commun.

En ce sens, les Semaines sociales catholiques organisées dans différents pays, dans lesquelles la hiérarchie ecclésiastique est engagée aux côtés d’experts laïques, sont utiles. « Il est souhaitable que non seulement cette tradition ne se perde pas, mais qu’elle soit poursuivie, renouvelée, et introduite dans les nations qui n’ont jamais fait cette expérience dans le passé », a dit encore Mgr Crepaldi.

À ceux qui considèrent que les questions sociales ne sont pas du ressort de l’Église, le Président du CCEE, Mgr Erdö a répondu que « l’Église considère la politique et tout ce qui a trait à la vie sociale comme faisant partie intégrante de son service à Dieu et, au nom de Dieu, à l’homme, parce qu’elle est animée par l’amour et qu’elle s’intéresse au vrai bien de la personne, dont les diverses capacités humaines font partie d’une unique réalité organique ».

La deuxième partie des travaux a été centrée sur la crise économique et financière actuelle. Pour Mgr Crepaldi, « la doctrine sociale de l’Église est le fruit de la rencontre entre la lumière de la foi chrétienne et les actes de la raison ». Aucun pessimisme anthropologique, donc, même en ce temps de crise, « mais un réalisme de l’espérance qui doit nous guider ».

Les participants ont également examiné certains thèmes spécifiques liés à l’actualité, comme l’accroissement du chômage en Europe, les agitations sociales, la « crise » des systèmes de retraites et les migrations.

Mgr Mihály Mayer, inquiet face au nombre croissant de personnes qui vivent uniquement des subsides de l’État, a évoqué les systèmes de retraite, de sécurité sociale et de santé qui doivent faire face à de graves difficultés. Mgr Michel Dubost, évêque dans la région parisienne, a cité l’exemple d'un quartier populaire de la banlieue particulièrement pauvre, multiethnique avec 63 nationalités différentes, qui a vu récemment des flambées d’agitation sociale, et où l’Église a compris que son rôle consistait à être présente, à accompagner et avoir besoin des pauvres, à travers un engagement culturel. (source : CCEE)


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