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du 12 au 14 juin 2009 (semaine 24)
 

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2009-06-14 - Sénégal
IL DÉNONCE L'INSTRUMENTALISATION DES RELIGIONS


A l’occasion d’un séminaire ouest-africain organisé par l’UNESCO les 8 et 9 juin à Dakar sur «le dialogue interreligieux et les traditions spirituelles", le rapporteur de l'ONU a dénoncé l'instrumentalisation de la religion à des fins politiques.

M. Doudou Diène avait centré son rapport sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance. D'origine sénégalaise, il n'a pas hésité à faire remarquer qu'il existe une «instrumentalisation» des cercles religieux par le pouvoir politique même au Sénégal.

" Certains dirigeants religieux, dans l’histoire de ce pays, ont une responsabilité très grave dans la manière dont la religion a été instrumentalisée par la politique» pour «des enjeux de pouvoir", a-t-il dit. A son avis, il y a eu à l’intérieur de "chacune des traditions spirituelles du Sénégal des tentatives de résistance à l’influence du politique".

" Cette instrumentalisation des religieux est le fait du pouvoir politique certes, mais aussi de certaines parties du pouvoir religieux parce certains de leurs dirigeants ont accepté les manipulations pour des raisons matérielles, entre autres."

Le diplomate onusien a plaidé en faveur de la nécessité de revoir le dialogue interreligieux au Sénégal, du fait que dans ce pays, la religion a été "soumise au pouvoir politique dans l’histoire politique ancienne et récente".

Il a cependant reconnu la «forte» tradition de dialogue interreligieux au Sénégal, soulignant que la réunion sur «le dialogue
interreligieux et les traditions spirituelles» est une «reconnaissance» de cette forte tradition.

Pour sa part, l’imam Mamadou Dosso, directeur de cabinet du président du Conseil national islamique de Côte-d’Ivoire a déclaré que l’utilisation des hommes religieux au Sénégal, comme dans plusieurs pays africains, est le résultat " de la mendicité des faveurs par certains chefs religieux". C’est aussi le "prolongement du militantisme politique" dans la sphère religieuse", a ajouté l'imam.

La réunion de Dakar regroupait des "experts en religion" et des chefs religieux (musulmans, juifs, chrétiens, bahaïs, animistes) du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, du Nigeria et du Sénégal. Elle avait pour but d’aider les religieux à contribuer à la recherche de la paix, la prévention des conflits, l’instauration d’une coexistence harmonieuse entre les communautés, respecter les libertés fondamentales.

Il s’agit en effet d’accepter la diversité des cultures du monde, de lutter contre l’intolérance et le rejet de l’autre. (source : Apic)


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