Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 12 au 14 juin 2009 (semaine 24)
 

-
2009-06-14 - Sri Lanka
L'ÉVÊQUE ANGLICAN INTERPELLE LE GOUVERNEMENT


Mgr Duleep de Chickera, évêque anglican de Colombo, a demandé au président de protéger les droits des citoyens du Sri Lanka et l'a mis en garde contre le harcèlement de ceux qui s'occupent des personnes déplacées au nord du Sri Lanka.

A New York, l'organisation de défense des droits de l'homme "Human Rights Watch" (HRW) a une nouvelle fois appelé jeudi le gouvernement sri lankais à libérer les quelque 300.000 personnes détenues dans des camps dans le nord-est de l'île. "Traiter tous ces hommes, femmes et enfants comme s'ils étaient des combattants des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) est un déshonneur national. Les civils tamouls déplacés ont le même droit à la liberté et à la liberté de mouvement que les autres Sri Lankais", a déclaré à New York Brad Adams, directeur pour l'Asie de l'ONG "Human Rights Watch".

Il a estimé que le président Mahinda Rajapaksa et le gouvernement de Colombo doivent cesser la "détention illégale" de ces civils tamouls déplacés par les récents combats qui ont mis un terme à trois décennies de guerre civile. Depuis plus d'un an, le gouvernement sri lankais a détenu dans des camps surveillés par l'armée quasiment tous ceux - y compris des familles entières - qui étaient déplacés par les combats dans le nord, "en violation du droit international".

Alors que le gouvernement a déclaré que la plupart des internés pourraient retourner chez eux avant la fin de l'année, la pratique des précédents gouvernements et l'absence de tout plan concret pour leur libération soulève de sérieuses inquiétudes sur un risque de confinement à durée indéterminée, souligne l'organisation de défense des droits humains. HWR relève que toute personne détenue doit être déférée rapidement devant un tribunal et inculpée ou alors elle doit être relâchée.

Depuis mars 2008, souligne HRW, le gouvernement du Sri Lanka a interné pratiquement tous les civils fuyant les zones contrôlées par les LTTE. Seul un petit nombre de ces personnes parquées dans des camps, surtout des personnes âgées, ont été libérées et confiées à des familles ou à des institutions pour personnes âgées. La plupart de ces civils demeurent toutefois en détention. Selon des chiffres fournis le 5 juin dernier par les Nations Unies, les autorités sri lankaises maintiennent 278.263 personnes en détention dans 40 camps dans les quatre districts septentrionaux de Vavuniya, Mannar, Jaffna et Trincomalee.

Dans ces camps surpeuplés, les conditions de vie sont extrêmement difficiles, et depuis le 16 mai, l'administration militaire de ces camps a imposé de nombreuses restrictions pour les organisations humanitaires qui y travaillent, qui ont par exemple l'interdiction de parler aux détenus.

" Nous devons devenir une nation dans laquelle chaque femme, homme et enfant, quelles que soient sa religion et son origine ethnique, doit pouvoir se sentir l'égal de ses concitoyens, libre et fier de se considérer comme un Sri Lankais", a déclaré pour sa part l'évêque.

Au milieu de l'euphorie de la victoire des troupes gouvernementales sur les rebelles tamouls des LTTE, certains groupes, tels que le National Peace Council, dont font partie la plupart des Eglises ont exprimé leur préoccupation concernant le harcèlement des militants des droits de la personne. " Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est réconcilier les communautés et panser les blessures de guerre, et non pas persécuter les personnes qui croient sincèrement aux droits humains et aux droits fondamentaux inscrits dans notre Constitution." (source : ENI)


Retour aux dépêches