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du 15 au 18 juin 2009 (semaine 25)
 

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2009-06-18 -
ELLES DÉNONCENT L'OPÉRATION "VAUTOUR"


Un groupe de vingt sept organisations dont des mouvements et associations catholiques et des syndicats français, a appelé à la création d'un tribunal international de la dette.

Il a créé dans ce cadre, une plate-forme d'action et d'information sur la dette des pays du sud Nommée "Dette et Développement". Selon ces ONG, il est urgence de créer ce tribunal, afin de protéger les dépenses "essentielles" des pays pauvres.

Dans un rapport de 32 pages publié le 10 juin dernier sur le site internet du groupe : www.dette2000.org, la coalition dresse le portrait d'un nouveau prédateur de la finance mondiale, appelé le "fonds vautour". Ce nouvel animal de la finance mondiale, spécialisé dans le rachat de "créances bradées" et les procès, pour en exiger le remboursement, au plus fort, des dettes par les pays du sud, est particulièrement néfaste aux pays pauvres généralement endettés

Dans son rapport, le groupe des 27 explique "concrètement les plus values colossales engrangées au Congo (non précisé), en Zambie, au Pérou, en Argentine et au Nicaragua" par le fonds vautour. Il a racheté les dettes de pays pauvres à un prix «extrêmement» bas, pour les contraindre, par voie judiciaire à les rembourser au prix fort.

Le rapport analyse la question "brûlante" de la dette et ses conséquences sur les populations qui, souvent, n'ont rien à y voir, mais sont aujourd'hui les "principales victimes" de la crise. Or, soulignent les initiateurs, alors que c'est le sud qui est principalement visé par les justices du Nord qui donnent raison à ces prédateurs, les grandes puissances n'ont d'autres solutions à leur proposer que de s'endetter davantage auprès du FMI (Fonds monétaire international)

Lors du sommet de Londres, le 2 avril 2009, rappelle le rapport, le G20 s'était longuement penché sur les efforts des pays les plus pauvres, mais s'est aux yeux des ONG éloigné d'augmenter l'aide publique au développement. Les membres du G20 ont demandé au FMI de réserver 50 milliards pour de nouveaux prêts à destination des pays "à faibles revenus" (y compris ceux dont on a allégé la dette)».

Ce faisant, il créé ainsi un "cycle infernal" de la dette qui s'allonge, poursuit le rapport, tout en réclamant, dans la perspective de la réunion de l'ONU, du 24 au 26 juin 2009, sur la crise financière, la mise en place du tribunal international qui sera chargé d'auditer la dette, de protéger les dépenses vitales de pays pauvres. Il préconise aussi «un plan d'aide d'urgence, sous forme de dons et de taxes mondiales pour compenser l'impact de la crise.

"Dans la mesure où les prédateurs comptent sur des juridictions qui leur sont favorables, à défaut d'un traité international de la dette souveraine, il serait plus indiqué d'appliquer le droit public international, notamment les principes généraux du droit, la doctrine comme option transitoire ou la jurisprudence qui consacre la force majeure", préconise le groupe des 27.
Selon lui, les coûts sociaux de la dette sont trop "importants". Ils nécessitent des mesures de protection des investissements publics des pays pauvres où tout est prioritaire en matière de santé, d'éducation, d'assainissement, etc. En plus, des pays, tels que la Zambie, le Congo ou le Pérou risquent de voir saisir même les fonds de la coopération par les pays créanciers.

Au nombre des 27 organisations membres de la Plate-forme «Dette et Développement», figurent notamment le CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement), la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération), la commission Justice et Paix de l'Eglise catholique, le Réseau Foi et Justice Afrique - Europe, le Secours catholique - Caritas France, le mouvement ATD Quart Monde. (source : Apic ) (apic/ibc/pr)

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