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du 15 au 18 juin 2009 (semaine 25)
 

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2009-06-18
UN DIALOGUE INTER-RELIGIEUX CATHOLIQUE-HINDOU

Une rencontre interreligieuse, d'une grande franchise, s'est tenue le 12 juin dernier à Bombay, en Inde, entre les plus hauts représentants du Saint-Siège et de l'Eglise catholique du pays et les grands leaders religieux hindous.

Ce sommet, tenu à huis clos, avait pour objet de permettre aux deux communautés de dialoguer face à face, après les violences antichrétiennes qui ont frappé, ces derniers temps, plusieurs régions de l'Inde, en particulier l'Orissa.

Selon les dernières estimations, émanant de sources ecclésiales, les violences perpétrées par les hindouistes depuis août dernier 2008 ont fait plus de 90 morts, près de 60' 000 déplacés, détruits 5'000 habitations, et provoqué des dommages dans plus de 150 églises catholiques et protestantes.

La délégation catholique était conduite par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, avec à ses côtés le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay et vice-président de la Conférence des évêques catholiques de l'Inde, notamment.

Ils ont rencontré dix chefs religieux hindous à la tête desquels se trouvait l'un des plus importants leaders de cette communauté, Shankaracharya Sri Jayendra Saraswati Swami. Etait également présent Sri Sri Ravi Shankar, une autre figure majeure de l'hindouisme, fondateur de l'International Association for Human Values.

Dans des échanges, qualifiés par les participants de "francs et directs", les principaux points d'achoppement entre les deux communautés ont été évoqués. Ainsi, Shankaracharya Saraswati a exprimé le principal grief avancé par les hindouistes pour justifier les attaques en Orissa, en demandant à l'Eglise d'arrêter sans délai les "conversions forcées".

Les différents représentants chrétiens ont assuré les leaders hindous que l'Eglise catholique n'était en aucun cas impliquée dans ces conversions et n'avait aucun contrôle sur d'autres groupes qui seraient éventuellement concernés.

Le cardinal Tauran est revenu sur l'importance du "droit des minorités à pratiquer leur foi dans des conditions pacifiques" et sur le fait que "les responsables religieux avaient la responsabilité de mettre en lumière les points communs et de discuter des diversités avec clarté et tranquillité afin de renforcer la paix et l'harmonie".

S'exprimant devant les médias à l'issue de la rencontre, le cardinal Oswald Gracias, qui était à l'initiative de l'événement, a déclaré que l'ensemble des leaders religieux des deux communautés avait condamné unanimement les violences des mois derniers. Sankaracharya Saraswati a surenchéri en rappelant qu'aucune "violence ne devait être exercée contre les minorités" et que ce qui s'était passé en Orissa ne reflétait pas l'état d'esprit de la majorité des hindous.

Le chef religieux a cependant ajouté que tout dialogue était inutile tant que l'Eglise n'assurerait pas aux hindous le respect de leur sensibilité religieuse et ne mettrait pas cette promesse en pratique. Il a poursuivi en disant qu'il était devenu facile pour les missionnaires de convertir les hindous. Toutes les organisations et associations hindoues devront travailler ensemble pour éduquer les hindous et arrêter les conversions, a-t-il affirmé.

Pour Mgr Dabre, également membre du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, une telle rencontre amorce un nouveau départ, "plein d'espoir", dans le dialogue entre chrétiens et hindous et "augure bien de l'avenir" pour les deux communautés comme pour l'ensemble du pays. (source : EDA)

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