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du 19 au 22 juin 2009 (semaine 25)
 

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2009-06-22 - Chine
ÉGLISE OFFICIELLE ET ÉGLISE CLANDESTINE


Ces dernières années, beaucoup d’évêques officiels se sont réconciliés avec Rome, avec l’accord tacite du gouvernement. Mais, récemment, les autorités ont relancé la politique de séparation. Et plusieurs évêques officiels ont cédé aux pressions.

En 2007 Benoît XVI, dans une lettre ouverte aux catholiques chinois, a dit à tous comment faire pour réduire complètement la fracture et ramener toute l’Eglise de Chine à la pleine communion avec Rome.

La hiérarchie se divise en une branche officielle, que reconnaît le gouvernement de Pékin, et une branche clandestine, qu’il ne reconnaît pas. Cette deuxième branche est très fidèle au pape. Par contre l’Eglise officielle, dont les évêques sont désignés par voie politique, a été créée par les autorités communistes précisément avec l’objectif de la séparer de l'obédience de Rome.

Les autorités chinoises viennet de relancer la politique de séparation. Et plusieurs évêques officiels ont cédé aux pressions.

Le cardinal Joseph Zen Zekiun, évêque émérite de Hong-Kong, est de toujours très critique et très intransigeant dans les rapports du Vatican avec la Chine. Il présente ainsi la phase actuelle, dans une longue interview accordée, le 16 juin, à "Asia News":

"Le virage vers la clarté n’a pas eu lieu. Au contraire, j’ai la sensation d’un glissement préoccupant sur la pente du compromis. L’épisode le plus inquiétant de ce compromis continu, qui va contre les indications du pape, est la célébration du cinquantième anniversaire des premières consécrations épiscopales illégitimes."

" Si, comme je le crains, cette célébration, qui devrait avoir lieu d’ici à la fin de 2009, parvenait à obtenir la participation d’un grand nombre d’évêques et de prêtres, ce serait la fin. Ce serait le gâchis complet de tous les efforts des années précédentes et une insulte au Saint-Père. Oui, ce serait vraiment comme lui donner une gifle, parce que cela reviendrait à montrer une indifférence totale à sa lettre aux catholiques chinois".

"Il est certain qu’en Chine tout a été fait pour freiner la diffusion de la lettre du Pape. Mais je pense que, du côté du Saint-Siège aussi, il aurait fallu donner plus de soutien à la lettre. Le Saint-Siège aurait dû suivre davantage le Pape sur la ligne de la clarté et je crois que cela n’a pas été le cas".

Le 30 mars dernier, la commission instituée par Benoît en 2007 pour étudier les questions relatives à la vie de l’Eglise catholique en Chine s’est réunie pendant deux jours au Vatican. Les chefs des dicastères de la Curie compétents en la matière ainsi que quelques représentants de l'épiscopat chinois et de congrégations religieuses font partie de cette commission.

Le cardinal Zen, qui a participé à cette réunion comme à celle qui avait eu lieu du 10 au 12 mars 2008, pense que la Secrétairerie d’état du Vatican accepte des compromis avec les autorités chinoises parce qu’elle cherche surtout à renouer les relations diplomatiques:

" Les relations diplomatiques ne peuvent pas tout arranger à elles seules. Au contraire, elles peuvent tromper parce qu’elles peuvent donner l’impression fallacieuse que la liberté religieuse existe. Le plus important, c’est la liberté religieuse et elle peut certainement être facilitée par les relations diplomatiques."

" Mais il n’est pas toujours vrai que quand les unes existent, l’autre existe nécessairement aussi. Par dessus tout, en ce moment, la possibilité que la Chine instaure des relations diplomatiques avec le Vatican semble moins probable parce que les relations entre Pékin et Taïwan se sont notablement améliorées".

Donc, de même que les évêques chinois sont divisés quant à leurs rapports avec Rome, de même la politique vaticane apparaît divisée. D’une part il y a la ligne du cardinal Zen, de l’autre celle de la Secrétairerie d’État. (source : Chiesa)

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