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du 23 au 26 juin 2009 (semaine 26)
 

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2009-06-26 - Iran
LES POLITICIENS DOIVENT GÉRER LE MÉCONTENTEMENT


Les dirigeants iraniens doivent réagir aux manifestations de masse contre l'élection présidentielle contestée, sous peine d'être confrontés à des problèmes bien plus sérieux à l'avenir, affirme un pasteur allemand basé à Téhéran.

"Les politiciens doivent gérer le mécontentement s'ils ne veulent pas se retrouver dans une situation explosive", a déclaré Karl Jacobi, pasteur de la paroisse protestante germanophone de la capitale iranienne, dans une interview depuis Téhéran avec l'agence de presse protestante allemande.

Les victimes de ces manifestations sont "un mauvais signe", a affirmé le pasteur Jacobi dans son interview du 17 juin. Mais aussi c'est une bonne chose que des jeunes soient prêts à se dresser pour la liberté et pour leurs droits.

Pour le pasteur, ces jeunes représentent "un énorme potentiel en matière de désir de renouveau". Pourtant, si les fondements de la République islamique venaient à être attaqués, les dirigeants du pays pourraient avoir une réaction terrible.

Le 18 juin, Mir Hossein Mousavi a appelé à poursuivre les manifestations, invitant ses partisans à porter du noir en signe de deuil pour les personnes tuées au cours des heurts opposant les manifestants aux forces de l'ordre. Selon la BBC, le Conseil des gardiens de la Constitution serait en train de se pencher sur 646 plaintes déposées par les trois candidats malheureux de l'élection.

Le pasteur Jacobi, qui est arrivé d'Allemagne à Téhéran en 2005, a affirmé ne pas croire que les résultats officiels de l'élection sont complètement faux, bien qu'il puisse y avoir eu des irrégularités.

La paroisse protestante germanophone de Téhéran a été établie en 1957 et ses fidèles sont essentiellement des experts économiques, des femmes germanophones mariées à des Iraniens et des personnes travaillant à l'ambassade.

Dans l'ensemble, les quelque 3000 occidentaux vivant en Iran semblent très nerveux, a indiqué le pasteur Jacobi. Il a affirmé qu'en période d'instabilité, la paroisse s'efforçait de rester aussi normale que possible, offrant un espace de dialogue et de prière pour la paix et la justice.

Le pasteur Jacobi se dit pessimiste quand à la situation des chrétiens dans le pays, dont le nombre a chuté, passant de 200 000 dans les années 1980 à 85 000 aujourd'hui.

"Cela n'a pas seulement à voir avec la politique, mais aussi avec les conditions économiques", et il s'agit d'un problème qui affecte l'ensemble du Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Pour lui, même si le challenger Mir Hossein Mousavi souhaite une plus grande séparation de la religion et de l'Etat, il est légitime de se demander si une telle chose est possible dans la République islamique d'Iran. "Mais l'Etat iranien n'a aucun intérêt à maintenir la communauté chrétienne." (source : ENI)


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