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du 01 au 06 juillet 2009 (semaine 27)
 

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2009-07-06 - Honduras
L'ÉGLISE DÉPLORE LE COUP D'ÉTAT

L'Eglise catholique au Honduras déplore la situation politique dans le pays après le Coup d'État militaire du 28 juin , un Coup d'Etat condamné tant par les Etats-Unis que les Nations-Unies ainsi que de nombreux pays.

Aux micros de Radio-Vatican, le spécialiste des questions latino-américaines Louis Badilla déclare que l'Eglise catholique du Honduras a plusieurs fois dans le passé averti des dangers de la polarisation politique et de ses conséquences. "La cause immédiate du Coup d'État est le plan du président Zelaya qui depuis mars, par des méthodes inquiétantes essayait de réécrire la Constitution, pour se maintenir plus longtemps au pouvoir. L'Eglise du Honduras a prévenu des dangers de cette réforme, mais est restée ouverte au dialogue."

En effet, le 19 juin, la conférence épiscopale du Honduras, au terme de sa deuxième assemblée annuelle, avait déjà fait part de son inquiétude concernant la grave crise politique que traversait le pays, lançant un appel à la paix à tous les partis politiques.


Le 4 juillet, l'archevêque de Tegucigalpa, le cardinal Oscar Rodriguez, a demandé au président du Honduras destitué Manuel Zelaya de ne pas revenir au pays, pour éviter "un bain de sang", dans un message radio-télévisé.

L'archevêque lisait une "lettre pastorale" des onze évêques de la conférence épiscolale du Honduras. "Un appel à l'ami Jose Manuel Zelaya: le jour de votre investiture, vous avez cité très clairement trois commandements de la loi de Dieu, ne pas mentir, ne pas voler, ne pas tuer. Nous pensons qu'un retour au pays en ce moment pourrait provoquer un bain de sang", a-t-il déclaré.

"Je sais que vous aimez la vie, que vous respectez la vie. A ce jour aucun Hondurien n'est mort. Méditez, s'il vous plaît, parce qu'après il serait trop tard", a-t-il insisté.

Dans son homélie dominicale, le cardinal a appelé au retour à l'Etat de droit et prévenu que la division et la polarisation remettraient en cause la paix sociale et la solidarité. Au nom des évêques du Honduras, il a appelé la nouvelle administration à une reprise du dialogue et des garanties pour la paix sociale.

L'évêque d'El Alto, Mgr Jesús Juárez, secrétaire général de la conférence épiscopale bolivienne, demande le retour immédiat à l'ordre légalement établi au Honduras, jugeant "déplorable l'interruption de tout processus démocratique... La démocratie est ce qui caractérise la personne humaine car on pense que, malgré ses défauts, elle est le meilleur système pour la cohabitation humaine."

" L'Eglise, ou du moins moi, Jesús Juárez, personnellement, évêque d'El Alto, souhaite pour le peuple bien-aimé du Honduras, un retour à la vie démocratique le plus tôt possible."

L'évêque auxiliaire de San Salvador, Mgr Gregorio Rosa Chávez, a quant à lui demandé à tous les fidèles de prier pour le retour à la paix au Honduras.

Le secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA), José Miguel Insulza, a menacé de suspendre le Honduras de l'organisme. Insulza a écarté toute alternative autre que le rétablissement du président élu démocratiquement, et affirmé que le processus de réconciliation ne serait entrepris qu'après le retour dans ses fonctions du président Zelaya.

L'incertitude demeurait samedi sur un éventuel retour de M. Zelaya au Honduras pour y retrouver ses fonctions. Il l'avait annoncé pour dimanche, avant de confirmer son intention mais sans préciser de date. (source : ACI et Misna)


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