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2009-07-06 -
EN COMMUNION AVEC NOTRE FRÈRE DANS L'ÉPISCOPAT

" Les fêtes patronales de nos deux Églises ne se réduisent pas à des solennités rituelles célébrées à la mémoire des Apôtres fondateurs. Elles nous rappelent la manière dont les Apôtres abordaient de façon collégiale leurs problèmes."

Le métropolite de France Emmanuel présidait la délégation du Patriarcat oecuménique qui représentait le Patriarche Bartholomée Ier. En son nom il a donné le sens qui marquait cette présence orthodoxe en la fête des saints apôtres Pierre et Paul.

Son message est celui-là même du Patriarche, c'est-à-dire une avancée doctrinale que le métropolite Emmanuel peut suggérer tout en laissant la liberté de la recherche théologique que poursuivent les commissions de dialogue. "Ce ne sont là, certes, que quelques modestes réflexions sur une question qui ne pourra se résoudre sans l’aide de l’Esprit de vérité."

" Votre Sainteté, déclare le métropolite Emmanuel, conformément à l’heureuse coutume qui s’est instaurée dorénavant, le patriarche œcuménique Bartholomée, frère de Votre Sainteté dans l’épiscopat, nous a envoyés, pour Vous apporter aujourd’hui l’accolade fraternelle en Christ, depuis le siège du saint apôtre André le Premier-appelé vers le très vénérable siège des saints apôtres Pierre et Paul, à l’occasion de la solennité qui marque la fête patronale de l’Église de l’Ancienne Rome."

" En même temps, ce partage spirituel dans la prière et l’admiration pour les saints Apôtres nous appelle à poursuivre, avec
confiance et détermination, le dialogue théologique destiné à rétablir entre nos Églises la pleine communion tant désirée par tous."

" La levée réciproque, en 1965, des anathèmes échangés au XIe siècle et l’effort déployé pour atténuer nos préjugés
mutuels, purifier et guérir la mémoire de nos traumatismes historiques manifestent la volonté commune et indéfectible de nos
deux Églises d’œuvrer ensemble à la réalisation de ce but sacré.

" Par son érudition théologique et sa remarquable perspicacité, Votre Sainteté a éminemment contribué à ce processus, en inspirant notamment à votre bienheureux prédécesseur la célèbre Encyclique Ut unum sint (1995), qui invitait à aborder dans le dialogue théologique la question la plus brûlante pour les relations entre nos deux Églises, celle de la primauté de l’évêque de Rome dans la communion de l’Église et des Églises, à laquelle a travaillé, tout récemment encore, la Commission mixte internationale de dialogue théologique à Ravenne."

... " À la lumière de la Tradition, il apparaît, certes, que l’Apôtre Pierre n’est pas seulement le modèle de chaque croyant. En tant que tête du Collège apostolique, il représente aussi, depuis l’Antiquité pour l’Église d’Orient, la figure de chaque évêque qui préside l’Eucharistie, entouré du collège des presbytres et des diacres dans son Église locale. Saint Cyprien de Carthage a souligné en ce sens que tous les évêques siègent de façon solidaire (in solidum) sur la chaire de Pierre. On sait que cette cathedra Petri, désignant l’épiscopat unique de l’Église du Christ, fut considérée comme liée
de manière toute spéciale à l’Église de Rome en vertu d’une tradition locale qui se cristallisa au 4e siècle dans le fameux Decretum Gelasianum."

..." Ne pourrait-on pas alors, Votre Sainteté, envisager que nos Églises reviennent à la communion en s’accordant ensemble sur une vision ecclésiologique commune qui corresponde au consensus des Pères, tandis que les convictions ecclésiologiques propres à la tradition d’une Église locale jouiraient du statut de theologoumena sans prétendre s’imposer aux autres Églises comme des dogmes de la foi ? Ce ne sont là, certes, que quelques modestes réflexions sur une question qui ne pourra se résoudre sans l’aide de l’Esprit de vérité."

" Concernant la question pneumatologique, votre prédécesseur le regretté pape Jean-Paul II a, dans son Homélie prononcée en 1995 lors de la fête patronale de l’Église de Rome, en présence de Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée, demandé au Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens de chercher le plus rapidement possible une interprétation théologique du Filioque, qui soit recevable par la tradition orthodoxe."

..." Il est bien évident que les fêtes patronales de nos deux Églises ne se réduisent pas à des solennités rituelles célébrées à la mémoire des Apôtres fondateurs. Elles nous offrent aussi l’occasion de nous rappeler la manière dont les Apôtres abordaient ensemble et de façon collégiale les problèmes qui surgissaient dans les relations entre Églises locales.
Ainsi, à notre époque, tout acte ecclésial qui se trouve être conforme au modèle apostolique quant au rétablissement de la communion entre les deux Églises, revêt une grande importance ecclésiale. En d’autres termes notre mode de dialogue peut nous aider à aplanir et à résoudre nos différends d’ordre ecclésiologique ou trinitaire. " (source : Orthodoxie)

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