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2009-07-06
L'APPEL DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE AU G.8.

Le 4 juillet Benoît XVI a appellé le G8 à "intensifier" l'aide au développement envers les pays les plus pauvres et à ne pas oublier "l'éthique" dans les mesures anti-crise. Quelques jours auparavant les évêques avaient pris une position similaire.

" Je veux faire appel aux pays membres du G8, leur écrit le Pape, ainsi qu'aux autres pays représentés (lors de cette réunion) (...) pour que l'aide au développement, en particulier celle qui est destinée à +valoriser+ les +ressources humaines+, soit maintenue et intensifiée, non seulement malgré la crise mais aussi parce qu'il s'agit de l'une des principales solutions" pour en sortir.

Cette lettre leur a été transmise par Silvio Berlusconi, dont le pays préside cette année le G8. Le chef du gouvernement italien a décidé comme un "choix significatif", en accord avec les divers partenaires de transférerle sommet de la Sardaigne à L'Aquila, la localité du centre de l'Italie dévastée par un séisme qui a fait 299 morts le 6 avril dernier et des dizaines de milliers de sans-abri.

La crise mondiale "contient la menace d'une annulation ou d'une réduction drastique des plans d'aide internationale, spécialement en faveur de l'Afrique et des pays les moins développés", s'inquiète Benoît XVI dans cette lettre dont le texte a été diffusé par le Vatican.

" N'est-ce pas en investissant dans l'homme - dans tous les hommes et les femmes de la terre - que l'on pourra réussir à éloigner efficacement la perspective d'une récession mondiale", s'interroge Benoît XVI, soulignant l'importance de l'éducation.

Evoquant les mesures de sortie de crise, il souligne que leur efficacité dépend aussi de "leur valeur éthique".

Il cite comme exemple "les créations d'emplois pour tous qui permettront aux travailleurs et aux travailleuses de répondre dignement aux besoins de leur famille (...) et d'éduquer leurs enfants".

"C'est un devoir de réformer l'architecture financière internationale pour assurer une coordination efficace des politiques nationales, évitant la spéculation et garantissant une disponibilité importante des crédits publics et privés au service de la production, de l'emploi, en particulier dans les régions les plus défavorisées", estime également Benoît XVI.

Il juge comme "un progrès significatif et important" l'élargissement des travaux du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie) à d'autres régions du monde comme cela aura lieu à L'Aquila où en fonction des sujets abordés les sessions seront élargies à 17 autres pays et à une dizaine d'organisations internationales.

Cette lettre a été diffusée peu avant la publication le mardi 7 juillet de la première encyclique sociale de Benoît XVI dans laquelle il insiste sur "la justice sociale" dans l'économie de marché. Le G8 s'ouvre le mercredi 8 juillet

De leur côté, les conférences épiscopales des pays membres du G8 ont transmis une lettre ouverte aux dirigeants qui se réuniront à L'Aquila

"Les pays du G8 devraient assumer leurs responsabilités dans la promotion du dialogue avec les autres grandes puissances économiques afin de contribuer à éviter de nouvelles crises financières. De plus, ils devraient tenir leurs engagements à augmenter les aides au développement pour réduire la pauvreté dans le monde et réaliser les Objectifs du millénaire, notamment dans les pays africains".

"L’aide au développement, incluant des conditions commerciales et financières favorables aux pays les moins développés et l’annulation de la dette extérieure de pays les plus pauvres et les plus endettés n’a pas été la cause de la crise. La plus élémentaire justice exige qu’elle n’en soit pas la victime".

... "Protéger les défavorisés et la planète ne sont pas des idéals contradictoires mais des priorités morales pour toutes les personnes de ce monde", concluent les signataires. (source : VIS et Misna)

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