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du 01 au 06 juillet 2009 (semaine 27)
 

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2009-07-06 - Genève
UN CALVIN HUMAIN ET CONTRADICTOIRE


Quelque 1.500 personnes dont de nombreux représentants du monde politique de Genève et des milieux religieux, culturels et médiatiques - ont participé mercredi soir à la première de "Calvin, Genève en flammes".

Ce spectacle, écrit par Michel Beretti et mis en scène par François Rochaix, est organisé par l´Association Jubilé Calvin 09. C´est le "clou" du 500e anniversaire du réformateur de Genève. Il est montré à la Promenade des Bastions, juste devant le Mur des Réformateurs, du 1er au 26 juillet à 21h00.

Conseillers d´Etat, conseillers administratifs de la Ville de Genève, députés au Grand Conseil, parlementaires fédéraux, responsable de l´Eglise protestante de Genève notamment, avaient fait le déplacement pour découvrir, au-delà des stéréotypes du calvinisme autoritaire, sévère, voire rigoriste, une autre facette de Calvin, un jeune juriste de 27 ans originaire de Noyon, en Picardie, arrivé à Genève en août 1536.

Sous les traits d´un Calvin habillé de noir, austère et barbu, campé par Michel Kullmann, un comédien né à La Chaux-de-Fonds en 1948, le public découvre peu à peu une figure plus humaine, bourrée de contradictions, qui veut d´abord convaincre les réticents puis se laisse aller à la répression pour protéger la nouvelle foi protestante.

Cette dérive autoritaire, certainement aussi causée par les incertitudes du temps, les épidémies, l´arrivée en masse des réfugiés pour cause de religion, affluant de France, d´Italie ou d´Angleterre - la ville double presque sa population - va provoquer des conflits avec la population locale, divisée. Ainsi, la lutte contre les "libertins" illustrés dans la pièce par Ami Perrin, chef de la garde, et par sa femme, Françoise Favre, très virulente envers le vieux réformateur Guillaume Farel, qu´elle parodie, tout comme Calvin d´ailleurs.

Dans la pièce, le spectateur découvre ces diverses facettes du personnage qui allait incarner Genève, au point qu´on l´appelle encore aujourd´hui "la cité de Calvin", quand ce n´est pas la "Rome protestante". On voit d´abord un Calvin qui se débat contre un de ses confrères, le pasteur Abel Cop, qui veut interdire tout théâtre à Genève, puis l´homme fasciné par les découvertes, dont celles de Copernic, qui ne sont pas pour lui, au contraire des autres pasteurs, en contradiction avec la religion.

On découvre ainsi un Calvin plus humain, qui rentre chez lui, et qui fait montre de tendresse à l´égard de son épouse Idelette de Bure. Il s'était marié à Strasbourg en 1540, après avoir été banni de Genève en 1538, avant d´y être rappelé en 1541.

Des milliers de spectateurs sont attendus du monde entier, notamment de France, d´Allemagne, des Etats-Unis, voire même de Corée. Pour divertir et instruire le public, le Parc des Bastions accueille également un "village huguenot", qui permet de se plonger dans l´ambiance du 16e siècle avant le spectacle. On y côtoie des scènes de vie, des danses en costume, des démonstrations de la Compagnie de 1602, le travail des artisans, des échoppes... et même un sanglier cuit à la broche. (source : Apic)

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