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du 13 au 18 juillet 2009 (semaine 29)
 

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2009-07-18 - RD Congo
LES ÉVÊQUES TAPENT DU POING SUR LA TABLE

A l'issue de la 45ème réunion de son Assemblée plénière, le 10 juillet, la Conférence des évêques de la RD Congo a publié un message intitulé "La justice grandit une nation. Mais le péché est la honte des peuples".


La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) y dénonce la faiblesse de l'État, la corruption et l'enrichissement illicite au sein d'une population appauvrie. Ce message est adressé aux fidèles catholiques, à l'occasion du 49e anniversaire de l'indépendance de la République démocratique du Congo (RDC).

La CENCO a décrété une année jubilé d'Or qui prendra fin le 30 juin 2010, à l'occasion des 50 ans de l'indépendance du pays.

Les 44 évêques congolais qui composent la Conférence ont reconnu des avancées "indéniables" en RDC, notamment la conscience d'appartenir à un même pays, la cohésion sociale qui a permis de résister aux velléités de la balkanisation, la mise en place des institutions démocratiques, l'émergence d'une élite autochtone de renommée incontestable.

Cependant, les évêques notent que le pays a beaucoup "reculé", à cause "des anti-valeurs, des guerres à répétition, de la clochardisation de la population vouée à la débrouillardise". Selon eux, la corruption est devenue le cadre général de vie et d'action politique en RDC. "Aucune institution» n'est épargnée par ce fléau social: de l'école primaire à l'université, dans les cours et tribunaux comme dans d'autres instances de décision et d'exécution".

Une sous-culture marquée par la corruption est en train de s'installer. "Tout le monde s'en plaint et la dénonce, mais une réelle volonté de la combattre et de l'éradiquer fait encore défaut"... "L'affaiblissement" de l'État doit interpeller le gouvernement.

A ce sujet ,les évêques constatent avec amertume, "les actes posés par les groupes armés qui dévastent l'Est du pays et menacent l'intégrité du territoire, au point que certaines parties du territoire national échappent au contrôle du pouvoir central".

Pour ce qui est de l'enrichissement illicite, la CENCO a relevé que "des gouvernants, des gestionnaires de la chose publique et des hommes d'affaires malhonnêtes s'adonnent à un enrichissement éhonté, injustifiable par rapport à ce qu'ils gagneraient loyalement. Certains dirigeants, ayant perdu le sens de l'état et de sa finalité, ne se soucient guère de la population".
En conclusion, les évêques invitent le régime à opérer des choix "judicieux et courageux". (source : Apic)


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