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du 13 au 18 juillet 2009 (semaine 29)
 

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2009-07-18 - France
LES ACTEURS DE L'ÉCONOMIE ÉTUDIENT L'ENCYCLIQUE


Le 15 juillet, le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, a commenté l'encyclique "Caritas in veritate" devant des parlementaires, des chefs d'entreprise, des responsables syndicaux et d'associations.

Dans le cadre du collège des Bernardins où était inervenu Benoît XVI lors de son passage à Paris, l'archevêque de Paris s’est fait l’écho du «formidable message d’espérance» adressé au monde par Benoît XVI.

L’humanité, souligne-t-il, a « la mission et les moyens de maîtriser le monde dans lequel nous vivons », de faire «progresser la justice et l’amour », y compris dans le domaine économique. " L’être humain s’accomplit dans la relation à un plus grand que lui, un absolu». "Cette encyclique, imposante par sa taille et la multiplicité des sujets qu'elle aborde, est cependant unifiée par une perspective générale sur la responsabilité dans l'action économique et sociale."

" C'est le service de l'homme qui est le critère ultime et définitif du projet social. Ce n'est pas l'homme qui est au service d'un projet social. Mais quel service de l'homme, quelle promotion de l'homme sont recherchés ? Autrement dit, quels sont les modèles d'humanité qui servent de référence pour établir une évaluation de l'action économique ?", a-t-il ajouté en soulignant que "cette encyclique est un commentaire d'une loi fondamentale de la doctrine sociale de l'Église pour tout l'homme et pour tous les hommes.".

S’il ne faut pas chercher dans l’encyclique «un catalogue de solutions», celle-ci délivre une "stimulation pour exercer le jugement moral. C’est le service de l’homme qui est le critère ultime et définitif du projet social."

A l'issue de cette présentation, le cardinal Vingt-Trois devait engager le débat avec l'auditoire.

Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie, a salué le «message lumineux» du pape en citant Chateaubriand: «Les moments de crise produisent un redoublement de vie chez les hommes. » Mais, prévient l’ancien président du Sénégal, ce texte n’est pas à considérer seulement comme une « réponse » de l’Église à la crise – «Ce serait en limiter la portée». Lui n’hésite pas à y voir «la doctrine sociale de l’Église pour le XXI siècle», une vision économique et sociale, mais aussi politique, culturelle et spirituelle du monde de demain. Le constat d’une croissance à deux vitesses, dans un monde de plus en plus interconnecté, rend selon lui «caduque la justification de l’inaction au motif de l’ignorance». D’où la nécessité urgente de «réguler, humaniser et démocratiser la mondialisation».

Pour la CFDT, l’encyclique ne peut certes s’imposer comme un texte de référence. Mais François Chérèque, son secrétaire général, a dit «partager» les «constats lourds» dressés par Benoît XVI – même si, à ses yeux, le pape insiste trop sur la dimension transcendante. Le responsable syndical admet pourtant que cette crise économique, sociétale et environnementale est aussi une «crise morale»: quand des salariés menacent de faire sauter leur usine, cela démontre une «crise de sens», souligne-t-il. Le défi, c’est la «cohésion sociale». Et pas seulement au niveau national.

Promouvoir un « bien commun mondial », résume Michel Camdessus. L’ancien directeur général du FMI note que « ce mot apparaît pour la première fois dans la doctrine sociale chrétienne». Cette encyclique, dit-il, « nous prend à contre-pied ; on attendait un texte détaillé sur la crise, la régulation… Or, il est ici question de l’amour, de la charité… C’est d’abord un texte sur l’homme ». Caritas in veritate appelle ainsi, selon lui, l’émergence d’un « nouvel humanisme chrétien, personnaliste et communautaire, ouvert à la transcendance».

Prenant la parole dans l’assistance, un chef d’entreprise du secteur bancaire a dit alors recevoir cette encyclique comme « un appel à développer des espaces de gratuité au sein de l’entreprise, sans nier sa dimension économique ». Quant à Eduardo Malone, PDG du groupe Chargeurs, il est allé plus loin: " Ce message concerne chacun d’entre nous, au poste où nous sommes. Il ne s’adresse pas qu’à des institutions." (source : CEF)

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