Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 13 au 18 juillet 2009 (semaine 29)
 

-
2009-07-18 - Espagne
LES ÉVÊQUES BASQUES RÉVEILLENT LE PASSÉ


Le 11 juillet, les évêques basques ont demandé pardon pour le silence "injustifiable des milieux officiels" de l'Eglise sur l'exécution de 14 religieux pendant la guerre civile par les forces du général Franco.

"Le silence des responsables de notre Eglise sur la mort de ces prêtres n'est ni justifiable ni acceptable plus longtemps. Un si long silence a non seulement été une omission indue, mais aussi un manquement à la vérité, à la justice et à la charité", a déclaré l'évêque de Vitoria, Mgr Miguel Asurmendi, dans une homélie prononcée au cours d'une messe à leur mémoire.

Selon les médias espagnols, c'est la première fois que des évêques rendent hommage à des prêtres exécutés par les franquistes.

Les évêques de Bilbao, Mgr Ricardo Blazquez, et de Saint-Sebastien, Mgr Mario Iceta, ont concélébré l'office en la cathédrale de Vitoria à la mémoire de ces religieux éxécutés en 1936 et 1937, pour lesquels l'Eglise n'avaient pas célébré de funérailles et dont le décès n'avait pas été enregistré.

Des représentants du gouvernement basque et des parents des prêtres exécutés, dont les noms ont été rappellés par Mgr Asurmendi, ont assisté à l'office.

L'évêque a indiqué que les détails sur "les douloureuses cirsconstances" qui ont entouré la mort de ces religieux ne sont pas connus mais que "le témoignage de nombreux paroissiens et compagnons met en évidence qu'ils ont été arrêtés pendant qu'ils exerçaient leur ministère".

L'Eglise basque ne cherche pas à "rouvrir des plaies" mais à "aider à les guérir ou les alléger" pour contribuer à rendre la dignité à "ceux qui ont été oubliés ou exclus et calmer la douleur de leurs familles ou proches", a-t-il ajouté, en demandant pardon "à Dieu et à nos frères".

L'Eglise catholique a appuyé le soulèvement du Général Franco contre le gouvernement républicain élu en 1936 et la répression qui a suivi sa victoire en 1939.

Selon les historiens plusieurs milliers de prêtres, religieux et religieuses ont été tués par les forces républicaines pendant le conflit. L'Eglise en a béatifié des centaines en les considérant comme des "martyrs" mais est demeurée muette sur ceux qui ont péri en s'opposant aux forces franquistes.

L'initiative des évêques basques est interprétée par la presse espagnole comme le premier acte d'une guerre des chefs au sommet de la hiérarchie épiscopale espagnole, dans la perspective de la succession de Mgr Antonio Maria Rouco Varela comme président de la conférence épiscopale et partisan de la ligne la plus dure, notamment face aux réformes "sociétales" du gouvernement socialiste.

L'évêque de Bilbao, Mgr Ricardo Blazquez, chef de file des modérés, aurait les faveurs du Vatican pour prendre sa suite et entreprendre une restructuration de l'Église espagnole. Benoît XVI vient de le choisir pour mener l'enquête sur les légionnaires du Christ. Selon les commentateurs religieux, le prélat basque aurait demandé et obtenu l'accord de Rome pour organiser la cérémonie du pardon de Vitoria. (information :
CEE)

Retour aux dépêches