Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 26 juillet au 1 août 2009 (semaine 31)
 

-
2009-08-01 - Nigeria
LES FONDAMENTALISTES AU PAYS DE LA CHARIA

Au moins 600 personnes ont été tuées au cours de cinq jours d'affrontements au Nigeria entre l'armée et des extrémistes islamistes. Plus de 3 000 personnes se sont réfugiées dans les casernes militaires, essentiellement des chrétiens.

Les violences dans le nord ont éclaté le 26 juillet, quand des groupes de jeunes gens armés de machettes, de couteaux, d’arcs et de flèches, de fusils de chasse et d’explosifs artisanaux ont attaqué des bâtiments publics et des églises à Maiduguri. Parallèlement, des attaques étaient commises à Kano, Bauchi et Sokoto, capitales d’États voisins.

Les affrontements entre les membres de la secte "Talibans", appelée en langue Haoussa Boko Haram (l"éducation occidentale est un pêché"), avaient commencé quand des membres de la secte ont tenté d'attaquer un poste de police dans l'Etat de Bauchi (nord). Les violences se sont très rapidement étendues aux Etats de Yobe, Kano et Borno.

Le leader de ces extrémistes, Ustaz Mohammed Yusuf, est un prédicateur fondamentaliste qui exige l’imposition de la loi islamique, à la manière du régime autrefois instauré en Afghanistan. Dans un entretien à la BBC, il a exprimé son rejet de l’évolutionnisme ou encore sa négation de la rotondité de la Terre. Âgé d’une trentaine d’années, il semble avoir reçu une éducation universitaire et son anglais est parfait. Il recruterait ses disciples parmi la jeunesse désœuvrée, notamment les diplômés sans emploi.

Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria compte 150 millions d’habitants. Le nord est à dominante musulmane et le sud est majoritairement chrétien. À partir de l’an 2000, l’entrée en vigueur de la charia pour juger les affaires criminelles décrétée par douze États du Nord a provoqué des affrontements entre musulmans et chrétiens, ces derniers refusant d’être soumis à la loi islamique.

Diverses peines, dont des condamnations à mort, des coups de fouet, des amputations et des flagellations, ont depuis été prononcées, mais rarement exécutées. Des affrontements très meurtriers ont aussi eu lieu dans l’État central du Plateau, où cohabitent chrétiens et musulmans, mais leurs causes sont ethniques plutôt que religieuses.

S’il se confirme qu’un certain nombre de ses membres tués dans les combats étaient de nationalité étrangère – nigérienne et tchadienne – le Nigeria pourrait être accusé par ses voisins d’avoir servi de havre à l’islamisme. (source : Allafrica)

Retour aux dépêches