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du 26 juillet au 1 août 2009 (semaine 31)
 

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2009-08-01 - Turquie
ANKARA RECULE DEVANT LA LIBERTÉ RELIGIEUSE


Une fois de plus, le patriarche oecuménique de Constantinople Bartholomée Ier a demandé jeudi à la Turquie la réouverture de l´Institut de théologie de Halki, près d´Istanbul, le séminaire orthodoxe fermé il y a près de 40 ans.

Ce qui fut le principal centre d´éducation religieuse des orthodoxes durant une centaine d´années, a été fermé en 1971, après l´adoption d´une loi qui plaçait les universités sous le contrôle de l´Etat. L´Union Européenne, dont la Turquie souhaite devenir membre, veut depuis longtemps la réouverture de ce séminaire, mais Ankara fait la sourde oreille, malgré les demandes, dont celles de Bartholomée Ier.

L'agence Asianews a publié, il y a quelques jours, un article intitulé : "Malgré la demande de l'Europe, Ankara continue d'hésiter sur la liberté religieuse", qui porte sur la question de l'autorisation de la réouverture de l'école de théologie de Halki.

Il y est relevé que depuis un mois les rumeurs de l'imminence d'une réouverture abondent dans la presse turque, cela depuis que le 10 juin dernier, le commissaire européen chargé de l'élargissement de l'Union Européenne, Olli Rehn, lors d'une réunion avec des journalistes à Bruxelles, a déclaré que le processus d'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne tient aussi compte de la réouverture de Halki.

L'auteur de l'article note que des journalistes, des écrivains et des professeurs se sont prononcés pour la réouverture de Halki, en accusant même les autorités turques de vouloir mettre fin au Patriarcat œcuménique par des méthodes insidieuses de persécution, passant aussi par des mesures législatives.

Des voix se sont aussi élevées contre la réouverture de Halki comme l'association des avocats d'Istanbul lors d'une conférence organisée après la déclaration d'Olli Rehn. Son président Muammer Aydin a accusé le Patriarcat œcuménique de vouloir établir un Vatican oriental et lui a contesté le droit d'avoir une école de théologie.

Du côté du gouvernement, le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, répondant à des questions de journalistes, en marge du dernier sommet du G8, a dit qu'il n'avait reçu aucune demande de la part du Patriarcat œcuménique. Pourtant, le patriarche Bartholomée a évoqué cette question lors des rencontres avec les plus hautes autorités de la Turquie, à chaque fois, il lui a été répondu qu'elle allait être prise en considération.

Le ministre turc chargé des relations avec l'Union Européenne, Egemen Bagis,insiste sur ce point que "La réouverture de Halki est une question interne à la Turquie". Il avance même l'idée de droits aux citoyens grecs de confession musulmane du nord de la Grèce, qui sont considérés par Ankara comme étant des Turcs.

Cette question de réciprocité est une manière d'éviter de traiter le problème pour les autorités turques. Car, en Grèce, les Turcs jouissent de la liberté religieuse, ont des mosquées, des écoles islamiques et des activités culturelles financées par l'Etat grec et l'Union Européenne. Ils sont environ 140.000 aujourd'hui.

La communauté grecque orthodoxe de Turquie a été réduite a 3.000 aujourd'hui. Le statut du Patriarcat oecuménique n'est pas reconnu et il doit collecter des fonds par ses propres moyens. (source : Orthodoxie)


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