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du 2 au 8 août 2009 (semaine 32)
 

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2009-08-08 -
IL FAUT ÉVITER TOUT CONFLIT ENTRE LA RUSSIE ET L'UKRAINE


Le 2 août, le patriarche Kirill a appelé la Russie et l'Ukraine à éviter tout conflit armé, dans un discours à Sébastopol, le port de Crimée qui accueille les flottes des deux ex-républiques soviétiques.

"Ma prière ardente aujourd'hui était pour que les frères ne se regardent jamais à travers une hausse, pour que les uns ne lèvent jamais la main sur les autres", a déclaré le patriarche devant les marins des flottes russe et ukrainienne. "Rien ne sépare les frères autant que le sang versé".

"En tant que patriarche de toutes les Russies je vous bénis, Russes et Ukrainiens pour une coopération pacifique", a-t-il conclu.

En fait, après le conflit russo-géorgien en août 2008, des responsables politiques, notamment en Europe et aux Etats-Unis, ont exprimé la crainte que la Crimée ne soit la prochaine cible de Moscou. La péninsule de Crimée a été rattachée à l'Ukraine en 1954 par Nikita Khrouchtchev. Or elle est peuplée presque entièrement de russophones et le sentiment pro-russe y est très fort.

La flotte russe de la mer Noire, basée à Sébastopol aux termes d'un accord conclu par les deux pays en 1997 pour vingt ans, provoque régulièrement des tensions entre Kiev et Moscou. Kiev insiste sur un départ des navires russes en 2017 et appelle la Russie à négocier dès à présent les conditions de ce départ, mais cette dernière fait la sourde oreille, assurant qu'il est trop tôt pour en parler.

En fait ce dimanche, le patriarche Kirill devait se rendre à Rivne (Rovno), dans l'ouest nationaliste et anti-russe de l'Ukraine, mais il a finalement changé d'avis sur la demande de la présidence ukrainienne, selon la version du chef de la diplomatie de l'Eglise russe, Mgr Illarion.

C'est le lundi qu'il s'est rendu à Rivne, en dépit de tensions avec la présidence ukrainienne autour ce déplacement. Il y a été accueilli, sur la place centrale, par plusieurs milliers de ses fidèles et de nationalistes ukrainiens, qui protestaient contre sa visite sur la place centrale.

La présidence ukrainienne a pour sa part nié avoir déconseillé au patriarche de se rendre à Rivne. "L'administration présidentielle n'a pas initié son changement d'itinéraire", a souligné lundi le chef adjoint de la présidence Iouri Bogoutski, dans un communiqué.

"Nous avons exposé aux représentants du patriarcat de Moscou la situation religieuse à Rivne et les sentiments des différentes confessions, en nous appuyant" sur les "données des forces de l'ordre", s'est-il borné à expliquer.

Le patriarche Kirill effectue depuis le 27 juillet en Ukraine une visite controversée, car perçue comme une démonstration de force de l'Eglise orthodoxe russe qui considère ce pays comme son territoire canonique.

Lors d'une rencontre le 27 juillet avec M. Iouchtchenko, le patriarche s'était déjà opposé frontalement au président ukrainien sur l'idée d'une Eglise orthodoxe ukrainienne indépendante, vue d'un très mauvais oeil par Moscou.

Après Rivne, Kirill a visité la région voisine de Volhynie. Il se rendra aussi dans la région de Ternopil. (source : Interfax)

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