Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 9 au 15 août 2009 (semaine 33)
 

-
2009-08-15 - Algérie
MISE A JOUR D'UNE BASILIQUE DES 4-5ème SIÈCLE

A l'occasion de fouilles à Alger, une basilique paléochrétienne, du 5e ou 6e siècle, et une mosaïque ont été mises au jour avec d'autres découvertes. Il s’agit d’un bâtiment dont la nef principale fait près de 10 m de largeur.

Les limites des collatéraux n’ont pu être reconnues car les murs se situent en dehors de l’emprise du diagnostic. Le dernier sol, qui recouvre un état primitif, est constitué d’une mosaïque polychrome qui pourrait remonter au IVe ou Ve siècle de notre ère." D'autre part, "Cet ensemble recouvre un édifice plus ancien remontant au Haut-Empire romain, dont ne subsistent que les fondations."

Les archéologues espèrent pouvoir fouiller des strates plus anciennes du site. A 7 mètres de profondeur, les niveaux dits anthropiques (pouvant contenir des traces humaines) donnent à voir sur une petite surface une concentration de vestiges archéologiques qui captent le regard. Mosaïques colorées et croix révélant les débris d’une basilique paléochrétienne datant du Ve siècle après J. C.

Place des Martyrs, au pied de la Casbah et de la grande mosquée Djamâa el-Jdid, là où bat le coeur de la capitale, deux larges trous ont été ouverts de chaque côté d'un monument érigé en l'honneur des héros de la guerre d'indépendance. A la pelleteuse et au pinceau, les fouilles exhument, palier après palier, le riche passé de la ville.

Vingt mètres sous terre passera bientôt la première ligne de métro, qui devrait être achevée à la fin de 2009. Une station doit être percée, place des Martyrs. Or le pays s'est doté d'une loi qui protège les monuments historiques. Le périmètre est en outre classé par l'Unesco au Patrimoine mondial de l'humanité depuis 1992.

Quatre archéologues français et une douzaine de confrères algériens creusent ainsi depuis un mois, six jours par semaine, neuf heures par jour, par plus de 40 ºC.

" Des sites comme celui-ci, on en a une ou deux fois dans sa vie, assure François Souq. Nous faisons remonter deux mille ans d'histoire sur 7,50 mètres de stratigraphie. Et c'est à Alger, une ville emblématique." Le temps presse. Les archéologues ont huit semaines pour achever leur diagnostic et rédiger un rapport sur leurs découvertes, car les travaux de la ligne du futur métro ne peuvent trop attendre.

Ces fouilles ouvrent tout un nouvel horizon pour lire la longue histoire de l'Algérie. Le pays ancre son nationalisme dans la lutte contre le colonialisme. Mais l'histoire de cette terre est aussi celle de l'assimilation successive par les populations berbères des apports extérieurs, qu'ils soient envahisseurs ou protecteurs encombrants. La ville aura été Ikosim, Icosium, El-Djezaïr puis Alger. Phéniciens, Romains, Vandales, chrétiens, pirates, conquérants arabes, janissaires de l'Empire ottoman ont ainsi laissé leurs empreintes successives dans le sol, pris et donné, pillé et enrichi.

"Nous découlons d'un brassage des civilisations", en conclut Kamel Stiti, le directeur algérien de ces fouilles avec son collègue français, François Souq. Très suivi par les médias algériens, le chantier archéologique est ainsi devenu une quête identitaire. (information : Algerieinfos)


Retour aux dépêches