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du 16 au 22 août 2009 (semaine 34)
 

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2009-08-22 - Inde
CONDAMNATIONS LÈGÈRES MALGRÉ LA VIOLENCE

La Cour de Phulbani, chef-lieu du Kandhamal, a condamné cinq extrémistes hindous à six ans de prison ferme et à une amende de 5 000 roupies (75 euros), pour leur implication dans les violences antichrétiennes qui ont touché l’Orissa.

Déclenchées au lendemain de l’assassinat, le 23 août 2008, du leader extrémiste hindou Swami Laxmanananda Saraswati, les attaques contre les chrétiens, en particulier dans le district du Kandhamal, ont fait plus de 90 morts, déplacé près de 50 000 personnes et détruit des milliers de maisons et de lieux de culte.

La situation reste tendue en Orissa, malgré l’échec des nationalistes hindous aux élections législatives d’avril-mai 2009. « Les inculpations et les condamnations encourageront les gens à revenir chez eux et reprendre le cours de leur vie », espère Mgr Raphaël Cheenath, archevêque catholique de Cuttack-Bhubaneswar, qui rappelle que de nombreux chrétiens sont encore réfugiés dans des camps, n’osant pas rentrer dans leurs villages.
 
Force est de constater que ces condamnations sont loin de correspondre à la gravité des crimes commis, souligne toutefois le porte-parole de l’archidiocèse de Delhi, le P. Dominic Emmanuel. Ce dernier a déclaré à l’agence Ucanews (4) que la décision de la cour « était bien entendu bienvenue, mais que les chefs d’accusation devraient être considérés plus sérieusement ». Il faut, dit-il, que les instigateurs des violences « soient punis sévèrement de façon à donner une leçon à tous ceux qui propagent la haine religieuse ».

Le tribunal qui a conclu à la culpabilité des six hindouistes examinait, quant à lui, depuis juin le cas de quelque 900 suspects, dont bon nombre ont finalement été relâchés « faute de preuves ».

« Notre principal problème reste l’intimidation des témoins », reconnaît Mgr Cheenath. Maître Pradhan, défenseur des victimes, déclarait début juillet recevoir « des rapports de toutes les régions du district, faisant état de menaces sur les témoins ».

Malgré les difficultés rencontrées pour que justice soit rendue aux chrétiens, le groupe œcuménique United Christians Forum of Orissa vient de lancer un appel à la paix et au pardon, en proposant de déclarer « journée de la paix et de l’harmonie » le 23 août, date anniversaire de l’assassinat du leader hindou et du déclenchement des violences antichrétiennes. « Nous devons pardonner ce qui s’est produit par le passé pour construire une société plus forte qui ne soit plus détruite par des projets criminels », a déclaré Mgr Cheenath, qui est également président du Forum œcuménique. (source : EDA)

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