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du 16 au 22 août 2009 (semaine 34)
 

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2009-08-22 - Italie
RELIGIEUX, CULTUREL OU CONFESSIONNEL


Pour la justice italienne, l’initiation – facultative – au catholicisme dans l’enseignement public ne doit plus être prise en compte dans l’évaluation résultats des élèves, et ne pourra plus apporter de points au baccalauréat

A quelques semaines de la rentrée scolaire, une nouvelle polémique sur l’enseignement de la religion éclate en Italie. Le tribunal administratif du Latium vient de donner raison à des associations laïques, des représentants du protestantisme et de la communauté juive.

Ceux-ci avaient déposé un recours demandant le retrait d’une directive de 2007, selon laquelle les résultats des élèves participant aux cours de religion catholique – facultatif dans les établissements publics – pouvaient être pris en compte dans le cadre de leur crédit scolaire, et les enseignants de religion avaient voix au chapitre dans les délibérations des conseils de classe du second cycle.

« Une décision honteuse », écrit Avvenire, le quotidien de la Conférence épiscopale italienne, quand La Repubblica, quotidien proche de la gauche, se réjouit d’ «un pas en avant vers une plus grande laïcité de l’État ». Mgr Diego Coletto, président de la Commission épiscopale de l’éducation, estime que le tribunal administratif du Latium a pris une décision « absurde » : « Ce n’est de la faute de personne si la culture de l’Italie est profondément marquée depuis des siècles par la présence de la religion catholique. Entrer dans un dialogue fécond avec la culture italienne signifie entrer aussi du point vue culturel, et non pas du point de vue confessionnel, dans un dialogue avec la religion catholique. »

Selon les chiffres de la Conférence épiscopale, 91 % des élèves de l’enseignement public participent aux cours de religion (2 heures par semaine dans le primaire, 1 heure dans le secondaire), dispensés par des enseignants ecclésiastiques ou laïcs nommés par la Curie épiscopale et payés par l’État.

Le coût annuel des salaires est de 650 millions d’euros par an pour 14 123 enseignants, dont 80 % de femmes. La participation des élèves à ces cours de religion diminue traditionnellement à partir de la seconde (84 %) et s’avère sensiblement plus basse dans les régions du Nord, les plus industrialisées et donc les plus peuplées d’immigrés qui, souvent, ne sont pas de confession catholique.

Les associations qui ont déposé le recours disent l’avoir fait au nom de la lutte contre la discrimination. La décision de justice leur a donné raison en estimant qu’ «un enseignement de caractère éthique et religieux, étroitement lié à la foi individuelle, ne peut être l’objet d’une évaluation sur le plan scolaire, tout comme l’État ne peut conférer à une confession déterminée une position dominante qui viole le pluralisme idéologique et religieux ». (Information : CEI)

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