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du 01 au 03 septembre 2009 (semaine 36)
 

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2009-09-03 - Inde
AUTOUR DU STATUT DES "DALITS" CHRÉTIENS

Le 26 août, l’Assemblée législative de l’Andhra Pradesh a adopté une motion visant à étendre le statut de Scheduled Caste (SC) aux dalit chrétiens. Cet amendement de la Constitution devra être soumise au gouvernement avant d’être effective.

Les « Scheduled Castes » désignent des catégories au sein desquelles les dalit (ex-intouchables) - par définition hors castes et donc exclus socialement - peuvent bénéficier de certains avantages (quotas au sein de la fonction publique, etc.), dans un souci de discrimination positive.  En se convertissant à une autre religion que l’hindouisme, les dalit perdent ces droits et avantages prévus par la Constitution.


La motion, présentée par le ministre-président de l’Andhra Pradesh, Y.S Rajasekhara Reddy, avec le soutien de son parti du Congrès, avait reçu également l’approbation de nombreux autres groupes politiques, y compris d’opposition, comme le Telugu Desam Party, un important parti régional.

Dès l’annonce de l’adoption du projet d’amendement, la branche extrémiste du BJP (Bharatiya Janata Party, Parti du Peuple Indien) et le parti Lok Satta ont immédiatement fait part de leur opposition.
 
Lors d’une conférence de presse donnée le jour même, 26 août, le BJP a menacé de lancer un grand mouvement de protestation contre le gouvernement de l’Etat. L’un des leaders du mouvement nationaliste, Kishan Reddy, a réitéré les principales accusations des extrémistes hindous concernant la conversion des dalit au christianisme, assurant que la motion laisserait le champ libre aux missionnaires et accentuerait les conversions.

Quant à Bandaru Dattatreya, président du BJP pour l’Andhra Pradesh et ancien ministre au gouvernement de l’Union indienne, il a déclaré que la proposition d’amendement constituait une manoeuvre du parti du Congrès afin de déposséder les Scheduled Castes (SC) de leurs droits légitimes accordés par la Constitution indienne. « La décision du gouvernement du ministre-président Y.S Rajasekhara Reddy, n’est rien d'autre qu’une politique de vote bank (3)», a-t-il lancé.

A son tour, le président du parti Lok Satta, Jayaprakash Narayan, a affirmé que la motion était anticonstitutionnelle et que la Cour Suprême avait déjà statué sur le sujet des convertis au christianisme en 1986, leur refusant les privilèges accordés aux S C. Selon lui, un tel amendement nuirait aux intérêts des SC, qui se retrouveraient, entre autres, obligés de partager leur quota de 15 % de ‘postes réservés’ au sein de la fonction publique.

Le ministre-président de l’Andhra Pradesh a rétorqué qu’il était nécessaire d’obtenir ce statut pour les dalit chrétiens, en raison des « discriminations qu’il continuaient de subir de la part de leurs homologues hindous ». Accorder le statut de SC aux dalit chrétiens, a-t-il poursuivi, pourra permettre à cette communauté de jouir de l’accès à l’éducation, des mêmes avantages socio-économiques et des mêmes droits que les autres dalit.

Au parti Majlis-e-Itteadul Muslimeen (MIM), qui avait soutenu le projet devant l’Assemblée et avait demandé à ce que les dalit convertis à l’islam puissent également recevoir le statut de SC, le ministre-président a assuré que le gouvernement s’y montrait tout à fait favorable.

Les réactions de l’Eglise ne se sont pas fait attendre ; les différents responsables religieux ont marqué leur satisfaction de voir enfin aboutir cette première étape d’un amendement espéré depuis longtemps. (source :
EDA)

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