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du 3 au 5 septembre 2009 (semaine 36)
 

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2009-09-05 - RD Congo
INQUIÉTUDES POUR LES ÉCOLES CATHOLIQUES


Le 25 août, l'archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo, a signé le décret portant organisation du Fonds Commun de Solidarité pour les écoles conventionnées, fonds commun qui est alimenté par des sommes payées par les parents.

Les écoles paroissiales catholiques sont donc concernées. Désormais, ces écoles catholiques sont classées en trois catégories : « Catégorie A » pour les familles aisées qui doivent payer par élève du primaire 100$ et du secondaire 180$ par année scolaire ; « Catégorie B » pour les familles moyennes qui doivent aussi payer par élève du primaire 65$ et du secondaire 140$ par an et enfin, « Catégorie C » reprenant les familles ouvrières devant payer par an 30$ par élève du primaire et 90$ pour celui du secondaire.

A ceux qui s'interrogent sur les critères objectifs de sélection utilisés pour faire la différence entre les « riches » et les « pauvres », le document précise que « les enfants des familles les plus démunies pourront bénéficier du Fonds commun de solidarité, et non payer, moyennant les preuves requises fournies par les curés de paroisses ». Ces familles pauvres ne seront donc pas touchées.

Aux yeux de l'opinion catholique, cette classification d'établissements scolaires catholiques selon les revenus supposés des parents d'élèves tend à installer une discrimination sociale et psychologique parmi les élèves. Cela risque de créer des clivages, des frustrations et d'aggraver la fracture sociale au moment où le gouvernement n'a pas réussi à abolir le système de « prise en charge des enseignants par les parents d'élèves ».

Par ailleurs les sommes exigées par ce décret viennent alourdir les frais traditionnels exigés pour la scolarité des enfants congolais. Il y a à se demander si les curés et autres « Bakambi » ont réellement les moyens scientifiques d'investigation pour déterminer le niveau de vie réelle de chaque famille ayant un enfant dans une école catholique.

Une autre difficulté pointe à l'horizon : comment se fera le recensement des parents non catholiques, qui fréquentent les écoles catholiques, par exemple de confessions protestantes, islamique, kimbanguiste et ceux des Églises de Réveil ?

Beaucoup d'écoles de provinces du Bas-Congo et de Bandundu sont disqualifiées par ce décret, car elles sont incapables de percevoir les taux qui y sont libellés. Depuis 2005, Mgr L. Monsengwo Pasinya à la tête de la Conférence épiscopale nationale du Congo voulait supprimer la prise en charge des enseignants par les parents, en raison de la démission de l'Etat vis-à-vis de ses responsabilités.

La mise en route de la « Caisse de solidarité » dans le contexte actuel de crise, est une nouvelle charge financière pour les parents. La plupart des responsables chrétiens pensent qu'en ce domaine, l'Eglise catholique aurait intérêt à revenir à sa première vocation, celle des pressions sur l'Etat pour qu'il s'assume dans le secteur éducatif. (source : Allafrica)

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