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2009-09-12 - Thaïlande
L'ÉGLISE LUTTE POUR MAINTENIR SES CENTRES D'AIDE
Dans la province de Ranong, en mai dernier, l’administration locale a annoncé la fermeture prochaine des centres d’accueil des migrants, l’Eglise catholique lutte pour maintenir ouverts les centres d’aide aux enfants d’immigrés qu'elle y gère.
Située dans le sud de la Thaïlande, sur la côte de la mer d’Andaman, la province de Ranong partage avec la Birmanie voisine une frontière de 170 km de long. Connue des Thaïlandais comme « la province birmane » de Thaïlande, elle est dirigée, depuis la fin de l’année 2008, par Wanchat Wongchaichana, gouverneur qui s’est donné pour objectif de rapatrier en Birmanie les très nombreux migrants clandestins présents dans la province.
En mai dernier, l’administration locale a annoncé la fermeture prochaine des centres d’accueil des migrants, gérés notamment par l’Eglise catholique, ou leur transfert sous une tutelle publique. Quatre-vingt-seize écoles de la province doivent être contrôlées pour en exclure les enfants d’immigrés clandestins.
Pour les prêtres et les religieuses catholiques engagés dans l’aide aux immigrés birmans et à la scolarisation de leurs enfants, cette politique est inacceptable et inutile, déclare le P. Wichien Radomkit, religieux thaïlandais. "La fermeture de nos centres d’accueil et le renvoi des enfants en Birmanie ne résoudront en rien » le problème de l’immigration illégale des Birmans en Thaïlande. « Si nous les renvoyons, ils reviendront de toute manière en Thaïlande car ils souffrent trop en Birmanie de la situation politique et du sort réservé aux minorités. »
Les
responsables d’institutions catholiques ont rencontré à plusieurs reprises des responsables de l’administration provinciale pour leur faire part du point de vue de l’Eglise. La dernière rencontre a eu lieu à la mi-août dernier. « Nous avons parlé du droit à l’éducation dont jouissent tous les enfants, rapporte-t-il. Nous leur avons dit aussi qu’il était mieux pour la société de voir ces enfants éduqués à l’école plutôt que de traîner dans les rues. Nous avons dit enfin que l’administration avait tout à gagner à connaître ces enfants plutôt qu’à les pourchasser. » Pour l’heure, l’administration n’a pas arrêté de date à laquelle le plan de fermeture des institutions d’accueil des enfants d’immigrés serait appliqué.
Pour Sœur Prapatsorn Srivorakul, coordinatrice du Jesuit Refugee Service (JRS) pour la province de Ranong, le rapatriement forcé des immigrés clandestins est lourd de menaces. Selon elle, il est à craindre que les enfants et les adolescents soient enrôlés de force dans l’armée birmane ou vendus à des trafiquants d’êtres humains. Pour elle, le travail des institutions catholiques ne s’inscrivait pas contre la politique de la Thaïlande mais au contraire pouvait venir alléger la tâche des autorités publiques, dans cette province qui est l'une des plus pauvres du pays.
Selon différentes estimations, les Thaïlandais y seraient au nombre de 100 000 et les immigrés birmans dotés de papiers en règle au nombre de 60 000 ; quant aux clandestins, leur nombre est estimé entre 100 000 et 150 000, la majorité d’entre eux appartenant à la minorité Mon. La province de Ranong est connue pour être l’un des principaux points d’entrée des migrants birmans en Thaïlande. (source : EDA)
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