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du 10 au 12 septembre 2009 (semaine 37)
 

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2009-09--12 - Corée du Sud
LE PROSÉLYTISME DES PROTESTANTS ÉVANGÉLIQUES

A la suite de plaintes émanant de gouvernements de pays musulmans à l’encontre de protestants sud-coréens jugés trop prosélytes, Séoul a décidé de réagir.

Cet été, l’Iran, la Jordanie et le Yémen ont expulsé 80 ressortissants sud-coréens, au motif principal de prosélytisme, une activité interdite dans ces pays. Selon l’agence Ucanews, le ministre des Affaires étrangères sud-coréen a envoyé, le 21 août dernier, au KWMA (Korean World Missions Association), un rassemblement de 142 Eglises missionnaires protestantes, un courrier dont le contenu n’a pas été révélé à la presse, le sujet ayant été jugé « trop sensible » par les deux parties.

Des informations ont cependant filtré, selon lesquelles le ministre sud-coréen aurait menacé de retirer ou du moins de restreindre la délivrance et la durée de leurs passeports aux ressortissants expulsés, spécialement aux missionnaires travaillant au Moyen-Orient..

Ce n’est pas la première fois que Séoul prend des mesures pour modérer l’ardeur missionnaire des protestants, en particulier des évangéliques, de plus en plus nombreux dans le pays. A la suite de la dramatique « affaire des otages » de 2007 où 23 jeunes protestants sud-coréens avaient été enlevés – et deux d’entre eux exécutés – par les talibans en Afghanistan, le ministère des Affaires étrangères avait interdit aux missionnaires et à leurs acolytes, les séjours dans les zones « à risque » de la planète (comme l’Iran, l’Afghanistan et la Somalie), précisant que les contrevenants seraient passibles d’une peine allant jusqu’à un an de prison et une amende de trois millions de wons (1 700 euros).

Le Conseil national des Eglises en Corée, principal regroupement des communautés protestantes, avait alors déclaré que leur travail missionnaire serait désormais mené de façon plus prudente. En échange de la libération des otages, le gouvernement sud-coréen s’était engagé à rapatrier ses missionnaires présents en Afghanistan et à ne plus en envoyer. Mais, en 2006, quelque 2 000 évangéliques sud-coréens avaient bravé l’interdiction de Séoul et s’étaient rendus en Afghanistan, munis d’un visa de touriste, avant d’être, pour la plupart d’entre eux, expulsés.

Aujourd’hui, l’évangélisation en terre d’islam continue d’être la préoccupation principale des missionnaires protestants sud-coréens en particulier ceux de la puissante Eglise du Plein Evangile de Yoido.

Selon le P. Kim Myong-dong, supérieur général de la Société des missionnaires coréens (KMS), les méthodes des missionnaires coréens protestants sont sensiblement différentes de celles des missionnaires catholiques. Les protestants « doivent apprendre à respecter le sentiment religieux, l’histoire et la culture » des peuples qu’ils veulent rencontrer, explique-t-il. « Sinon, une approche missionnaire de ce type ne tiendra pas à long terme. » Il critique toutefois la réaction du gouvernement : « Cette restriction semble avoir été mise en place pour protéger la réputation de l’Etat et non pas pour la sécurité des gens, et ceci est inqualifiable. »  Il souligne par ailleurs qu’«étant donné que les Eglises protestantes ont de nombreux missionnaires, elles pourront poursuivre leurs activités malgré les restrictions du gouvernement ».

Après les Etats-Unis, la Corée du Sud est le pays qui envoie le plus de missionnaires à l’étranger. Selon des sources protestantes, il y aurait plus de 17 000 missionnaires sud-coréens dans quelque 170 pays. (source : EDA)

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