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du 13 au 16 septembre 2009 (semaine 38)
 

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2009-09-16 - Italie
DES RELATIONS DIFFICILES ENTRE L'ÉGLISE ET L'ÉTAT


La tempête qui a frappé ces jours-ci le journal de la conférence des évêques d’Italie, "Avvenire", et le quotidien de la famille Berlusconi : "Il Giornale", a relancé la discussion sur les relations entre Eglise et pouvoir politique.

Au même moment, une circulaire sur l'enseignement de la religion catholique dans les écoles, adressée aux évêques du monde entier par la congrégation vaticane pour l'éducation catholique, a soulevé à nouveau une question sur laquelle la protestation laïque est plus récurrente.

Les relations entre religion et politique sont une question classique de "frontières", comme le dit aussi le titre d’un dialogue, devenu un livre, entre le penseur laïc Ernesto Galli della Loggia et le cardinal Camillo Ruini.

La présentation de son livre au Palazzo Marino de Milan, le 9 septembre, a donné à Ruini l’occasion d’expliquer de manière synthétique comment il conçoit le rôle public de la religion dans les démocraties modernes et quels sont les points d'accord et de désaccord entre l’Eglise et la vision laïque.

Son intervention est d’autant plus intéressante qu’elle porte sur les "fondamentaux" de la controverse sur la laïcité. Le texte de cette intervention se trouve intégralement sur le site "Chiesa".

Une controverse qui implique forcément la question suprême à propos de Dieu. Parce que "avec Dieu ou sans Dieu, cela change tout", a dit le cardinal. Il a justement choisi la question de Dieu comme thème d’un grand colloque qui aura lieu à Rome du 10 au 12 décembre, à l’initiative de la conférence des évêques d’Italie et en particulier de son comité pour le "projet culturel", dont Ruini est le président.

Le colloque ne sera pas uniquement “d’Eglise”. Il s’étendra de la philosophie à la théologie, de l’art à la musique, de la littérature à la science. Les orateurs seront vraiment de niveau international dans leurs domaines respectifs : catholiques ou non, croyants ou agnostiques, de Robert Spaemann à Aharon Appelfeld, de Roger Scruton à Rémi Brague, de Martin Nowak à Peter van Inwagen.

Ce ne sera pas une succession d’opinions juxtaposées et moins encore une sorte de “chaire des non croyants” comme ce que le cardinal Carlo Maria Martini avait organisé il y a des années. Ciblé, le projet vise à mettre en œuvre cette “priorité” qui, pour Benoît XVI “est au-dessus de toutes les autres”, en un temps “où, dans de vastes régions de la terre, la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus d’aliment”.

La priorité est donc – comme l’a écrit le pape dans sa lettre du 10 mars 2009 aux évêques – “de rendre Dieu présent en ce monde et d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Pas à n’importe quel dieu, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l’amour poussé jusqu’au bout, en Jésus-Christ crucifié et ressuscité”.

Pour la conférence des évêques d’Italie un colloque d’une telle importance est une véritable première. Le "projet culturel" dont Ruini a été le concepteur y trouve l’une de ses grandes explications. Parce que ce projet n’est rien d’autre qu’un "effort pour transformer le message de l’Eglise en culture populaire", comme l’a dit Lorenzo Ornaghi, recteur de l'Université Catholique de Milan, en commentant le livre de Ruini et Galli della Loggia. Un effort qui a eu et a toujours dans le quotidien "Avvenire" l’une de ses principales tribunes (source : Chiesa)


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