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du 17 au 20 septembre 2009 (semaine 38)
 

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2009-09-20 - Vietnam
TROIS JOURS DE HEURTS VIOLENTS


A peine les échos de l’affaire Tam Toa dans la province du Quang Binh s’étaient-ils éteints, que, non loin de là, mais dans un autre diocèse, éclatait un nouveau conflit encore plus violent, entre communauté catholique et autorités locales.

Les heurts se sont prolongés trois jours durant, dans la paroisse de Loan Ly desservant la population catholique de l’agglomération de Lang Co, située dans la province de Huê-Thua Thiên (diocèse de Huê).

Dans la nuit du 13 au 14 septembre, une troupe comprenant des agents de la sûreté ainsi que des personnes non identifiées a envahi le centre paroissial, pour y récupérer de force le bâtiment d’une école considérée par la communauté catholique comme propriété de la paroisse. L’ensemble des fidèles se tenant par la main a essayé de protéger le bâtiment. La résistance des paroissiens s’est prolongée trois jours. Elle n’a pas pu faire face aux forces policières sans cesse renforcées, dont l’effectif, selon des témoins, s’élevait à quelque 1 500 personnes.

L’objet du conflit est une école, située en face de l’église, propriété de la paroisse, confisquée par le pouvoir en 1975. Depuis cette époque, l’archevêque du diocèse, comme les responsables de la paroisse n’ont cessé de faire parvenir des réclamations aux autorités locales, sans réponse de ces dernières. Les choses se sont envenimées dans les premiers jours du mois de septembre de cette année, lorsque les autorités ont décidé de détruire l’ancienne école pour en reconstruire une nouvelle, sans en avertir ni le curé ni le conseil paroissial.

Le dimanche 13 septembre, la paroisse inaugurait une session de catéchisme pour les enfants dans les locaux de l’école en question. Pour empêcher les élèves de rentrer dans l’école, le pouvoir local a dépêché, tôt le matin, une troupe d’agents chargés de bloquer les portes ainsi que la route nationale passant entre l’église et l’école. Ne pouvant entrer dans les locaux, les enseignants ont réunis alors les élèves dans la cour pour leur dispenser le cours d’instruction religieuse. Dans l’après-midi, les forces policières se sont retirées.

Dans la nuit du 13 septembre, entre 22 h et 2 h du matin, une troupe composée d’agents de la sûreté et de volontaires (parmi lesquels des femmes au visage masqué) s’est de nouveau introduite dans le village alors que la population sommeillait. Les nouveaux arrivants ont commencé à élever des murs de clôture autour de l’école.

Durant ce temps, les forces policières n’avaient cessé de recevoir des renforts. Aux forces déjà sur place étaient venus s’ajouter des membres de la police routière, de la garde des frontières, ainsi que des cadres civils appartenant à divers services… L’équipement dont ils disposaient comportait aussi bien des engins destinés à la construction que des voitures de pompiers et de multiples armes destinées à la répression des manifestations.

Le mercredi 16 décembre, les forces policières présentes avaient achevé la construction d’un mur de clôture tout autour de l’école, un mur que, dans la communauté, on appelle déjà « le mur de la honte ». Pour le moment, les informations concernant les blessés sont peu précises. Des agents de la sûreté sont encore en poste dans la paroisse. (source : EDA
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