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du 20 au 23 septembre 2009 (semaine 39)
 

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2009-09-23 - Colombie
L'ÉGLISE ET LA RÉÉLECTION DU PRÉSIDENT URIBE

La Colombie, avec, dans une moindre mesure, le Pérou, est aujourd´hui l´unique pays confronté à une rébellion armée.La volonté du président de se représenter provoque une levée de boucliers et même l'Église s'y oppose.

Avec son "tout à la répression", le président Alvaro Uribe est bien loin de son objectif: la paix. Et "Le tout à la répression" du président est même un rempart contre la paix. La Conférence des évêques du pays même a demandé à Uribe de ne pas se présenter pour un troisième mandat et le cardinal Pedro Rubiano Saenz, qui s´est déclaré très proche du président, n´est pas davantage partisan d´un nouveau mandat.

La population civile paie le prix fort de la violence au quotidien, prise entre l´armée régulière, les narco-trafiquants, la guérilla et les AUC, les forces paramilitaires, souvent en lien avec le pouvoir. La Cour suprême de justice a effectivement entamé des procédures contre plus de 80 membres du Congrès pour leurs liens avec les paramilitaires. Certains sont détenus, d´autres font l´objet d´enquêtes pour leurs rapports avérés avec les AUC.

Le président Uribe ne passe pas pour faire dans la dentelle avec les droits de l´homme. En Europe, y compris en Suisse, des ONG se battent pour que ne soit pas signé le Traité de libre Commerce (TLC) avec la Colombie.

Le gouvernement d´Alvaro Uribe ne sort pas grandi d´un examen en matière de droits humains. C´est ainsi depuis de nombreuses années. C´est du reste pour cette raison que le Congrès des Etats-Unis n´approuve par le TLC qui a pourtant déjà été négocié entre les deux pays. Le problème des violations barre également l´accord avec le Canada.

Quant à la guerilla, il est évident qu´elle a souffert des coups qui lui ont été portés, tant militairement que politiquement. Mais personne ne prétend qu´elle est battue et que les Colombiens ont gagné la paix. Uribe en fait d´ailleurs un argument pour rester au pouvoir, en se présentant comme une nécessité pour vaincre la guérilla. Mais l'opinion publique estime qu'il est curieux qu´il se réclame de cet échec pour prétendre à quatre ans de plus

Sous la présidence d´Alvaro Uribe, entre 2002 et 2006, la violence sociopolitique a coûté la vie à plus de 11´000 personnes, dont 6´200 civils. Depuis, l´hécatombe ne s´arrête pas. Le CICR recense pour sa part 300 exécutions sommaires en 2008. Le pays détient en outre le triste record mondial des victimes de mines antipersonnel: d´après des données fournies par la Colombie elle-même, entre 1990 et 2008, 7´541 personnes - dont 722 enfants - ont été tuées par les mines. La guerre civile a coûté la vie a plus de 200
.000 personnes. Quant à l´Eglise, elle a elle aussi payé le prix fort, avec des missionnaires et des prêtres assassinés ces dernières années, y compris un évêque. (Information : Apic et ACI)

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