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du 24 au 26 septembre 2009 (semaine 39)
 

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2009-09-26 - Algérie
L'ASSASSINAT DES MOINES DE TIBEHIRINE


Les demandes de levée de secret-défense envoyées à la fin de l'été par le juge d'instruction Marc Trévidic à trois ministères ont finalement porté leurs fruits. Une vingtaine de documents ont été retrouvés au sein de leurs services.

Après avoir annoncé au début de l'été qu'aucune note du général Buchwalter ne se trouvait dans ses archives, le ministère de la Défense a finalement répondu. Une vingtaine de documents portant sur l'affaire des sept moines de Tibéhirine ont été retrouvés au sein de ses services. Il s'agit de rapports, notamment établis par la DGSE, sur le cas des sept religieux enlevés en mars 1996 dans leur monastère proche de Médéa avant que leurs seules têtes, mutilées, ne soient retrouvées par les autorités algériennes.

La tuerie était jusque-là imputée au GIA (Groupe islamique armé), qui l'avait revendiquée, mais l'audition par le juge en juin dernier du général Buchwalter, ancien attaché de défense à l'ambassade de France d'Alger, a relancé le dossier, car la piste d'une «bavure» algérienne y a été évoquée : des hélicoptères de l'armée régulière auraient ouvert le feu sur un campement où étaient détenus les religieux. Selon le général Buchwalter, le secret aurait été maintenu sur ces faits par la volonté de l'ambassadeur de France sur place. Et les rapports qu'il aurait alors adressés à sa hiérarchie pour signaler ces événements en contradiction avec la version officielle n'auraient eu aucune suite.

Au sein du ministère de la Défense, les documents que les services détenaient sur l'affaire ont en fait été retrouvés cet été. Ceux qui étaient classés secret-défense - une vingtaine - ont été transmis la semaine dernière à la commission consultative du secret de la défense nationale, qui se prononcera sur l'opportunité de les déclassifier d'ici à deux mois. Le ministre de la Défense, qui s'est engagé à suivre l'avis de la commission, transmettra ensuite au juge antiterroriste les documents concernés. On ignore encore si le Quai d'Orsay et la Place Beauvau ont fait preuve d'une diligence similaire.

Si, pour l'heure, le contenu même des documents retrouvés est encore confidentiel, leur communication suscite d'ores et déjà un espoir sérieux pour l'enquête.

Dans ses demandes, le juge insiste sur la portée considérable que pourrait avoir, si elle venait à être confirmée, la thèse de la «bavure». Le juge dispose en effet ainsi d'un nouvel indice pouvant accréditer la thèse d'une bavure. Il s'agit d'une phrase figurant dans un communiqué du GIA en avril 1996 : sans qu'on y prête attention jusque-là, les islamistes avaient alors glissé dans leur texte cette phrase : "Après leur échec flagrant, les impies (les forces de l'ordre) sont enclins à utiliser actuellement des hélicoptères avec l'intention, pour le moins, de tuer les moines après avoir perdu tout espoir de les retrouver vivants. (source : Le Figaro)


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