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du 01 au 04 octobre 2009 (semaine 40)
 

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2009-10-04 - Hongrie-Slovaquie
CE DIFFÉREND N'EST PAS QUE RELIGIEUX


Le
président du Conseil oecuménique des Eglises de Slovaquie appelle à la réconciliation avec les Hongrois, suite à un différend portant sur une loi linguistique affectant la minorité magyarophone de Slovaquie.

Pour lui, dispute estpartie d´une loi linguistique, non d´un différend religieux, d'où l´appel lancé par des chrétiens slovaques et hongrois, qui demandent instamment à leurs Eglises de promouvoir "le dialogue et la réconciliation" entre les deux pays voisins. "Les citoyens de nos deux pays s´entendent très bien et ne sont pas la cause du différend", a déclaré l´évêque Milos Klatik, président du Conseil oecuménique des Eglises de Slovaquie.

Une loi slovaque, entrée en vigueur le 1er septembre, impose la primauté de la langue slovaque dans tout le pays, y compris dans les régions où se concentre la minorité parlant hongrois.

"Nos Eglises font de leur mieux pour veiller sur les intérêts des magyarophones de Slovaquie et elles continueront à le faire à l´avenir", a déclaré l´évêque Klatik dans une interview accordée le 24 septembre. "Il ne devrait pas être nécessaire de dire à nouveau chaque jour qu´il s´agit d´un aspect essentiel de notre mission."

L´évêque luthérien réagissait à une lettre ouverte cosignée en septembre par des pasteurs protestants et des prêtres catholiques romains, ainsi que des enseignants, des médecins et des universitaires, déplorant "les hostilités politiques entre Slovaques et Hongrois."
Les Hongrois constituent 10 % de la population de la Slovaquie.

Il a affirmé que l´Eglise évangélique de la Confession d´Augsbourg en Slovaquie, dont il fait partie, s´est toujours opposée aux actes de violence. L´Eglise, qui représente 6,9 % des 5,5 millions d´habitants du pays, applique par ailleurs une politique garantissant que des pasteurs parlant hongrois soient disponibles pour les membres magyarophones de ses 320 paroisses.

"C´est un principe de la Réforme : chaque membre de l´Eglise doit pouvoir entendre l´Evangile dans sa langue maternelle", a-t-il déclaré. "Dans le passé, notre Faculté de théologie avait du mal à proposer suffisamment de pasteurs parlant hongrois. Mais toutes les communautés magyarophones disposent désormais de pasteurs qui peuvent prêcher en hongrois."

La lettre ouverte, publiée en slovaque et en hongrois, affirme que les deux pays partagent "des racines chrétiennes communes" et qu´ils doivent "rejeter toutes les formes d´un nationalisme anachronique, qui ne peut que favoriser l´hostilité et le ressentiment et produire du sang et des larmes."

Les signataires déclarent : "Nous croyons que notre région multinationale ne peut jouir de la stabilité que si elle s´édifie sur des fondations de christianisme et d´humanisme éclairé."

Par ailleurs, les dirigeants des Eglises de tradition catholique, réformée et luthérienne de Hongrie, ainsi que la Fédération des communautés juives, ont demandé, dans une déclaration publiée en juillet, à des rassemblements internationaux d´Eglises de faire pression pour que la loi linguistique slovaque soit abrogée, car elle porte gravement atteinte aux droits des minorités ethniques vivant à l´intérieur des frontières de la Slovaquie." (source : ENI)

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