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du 25 au 28 octobre 2009 (semaine 44)
 

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2009-10-28 - Chine
UNE BÉATIFICATION SOUHAITÉE ET TRÈS ATTENDUE

A l´occasion de la présentation à la presse de l'exposition consacrée au P. Matteo Ricci, l'archevêque de Macerata, sa ville natale, a souhaité que "la reconnaissance de son chemin de sainteté puisse progresser de manière rapide et positive".

Rome laiss
e ainsi entendre que le procès en béatification du père jésuite italien Matteo Ricci (1552-1610), abandonné depuis plusieurs années, pourrait reprendre rapidement.

Le 28 octobre, dans son intervention, Mgr Claudio Giuliodori a ainsi d´abord appelé à une plus grande "amitié avec le peuple chinois" et à un renforcement des "liens de communion avec les catholiques chinois, (...) comme l´a souhaité le Pape dans la lettre qu´il leur a adressée en mai 2007". Dans ce contexte, le prélat italien a souhaité que "la reconnaissance du chemin de sainteté de Matteo Ricci puisse progresser de manière rapide et positive".

"Nous sommes désormais à plus de 400 ans de la mort de Matteo Ricci, a noté pour sa part le Père Lombardi, et jusqu´à présent le pape n´a jamais canonisé un Chinois confesseur de la foi".

Dans un élan de diplomatie jésuite, le ‘porte-parole´ du Vatican a ensuite lancé: "Mon souhait - un peu ecclésiastique - est que si le procès de Matteo Ricci devait reprendre, nous aiderions Mgr Aloysius Jin Luxian, évêque de Shanghai, à reprendre aussi celui de Paul Xu Guangqi (1562-1633)".

Et de conclure: "qui sait si l´une ou l´autre de ces béatifications n´arrivera pas bientôt...". Grand ami du missionnaire italien, ce mandarin s´était converti au catholicisme.

Le procès en béatification de Matteo Ricci avait été ouvert en 1983. La phase diocésaine s´était achevée 2 ans plus tard et les actes avaient été transmis à la Congrégation pour les causes des saints. Cette dernière devrait désormais reprendre l´étude de cette cause. Jusqu´à présent, le procès en béatification semblait se heurter aux effets du temps, de la perte de la mémoire, et surtout des documents.

A l´occasion de l´ouverture des célébrations en l´honneur du grand évangélisateur de la Chine, Matteo Ricci, à Macerata, en mai dernier, Benoît XVI avait qualifié ce père jésuite de "modèle encore valide aujourd´hui" dans les rapports entre l´Europe et la Chine.

Bien plus célèbre en Chine qu´en Europe, le Père Matteo Ricci, appelé Li Madou dans le pays - le sage de l´Occident -, fut l´un des premiers missionnaires italiens à pénétrer dans l´Empire du milieu en 1583, et le premier sinologue occidental. Très impressionné par la civilisation qu´il rencontra alors, il pratiqua une évangélisation progressive par une étude de la culture traditionnelle et l´assimilation des coutumes locales. Il jeta ainsi les bases de la mission catholique en Chine.

Li Madou gagna la confiance de l´empereur et pénétra dans la cité interdite à Pékin, où il fut d´ailleurs - en signe de grand honneur - enterré. Auteur d´ouvrages de théologie ou de philosophie, il introduisit en Chine des nouveautés scientifiques occidentales grâce aux traductions d´ouvrages européens, de cartes géographiques et de sphères célestes et terrestres, faites avec l´aide de lettrés chinois convertis.

Son attitude conciliante à l´égard des honneurs rendus par les fidèles à Confucius et aux ancêtres fut, après sa mort, à l´origine de querelles autour "des rites chinois".

Celui que les Chinois connaissent bien mieux que Marco Polo est parfois considéré comme "l´un des pères fondateurs de la Chine moderne".
(source : Service de presse du Vatican)

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