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du 29 au 31 octobre 2009 (semaine 44)
 

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2009-10-31 - France
EMMAUS FÊTE SES SOIXANTE ANS

Le mouvement Emmaüs, fondé par l'abbé Pierre, célèbre cette année le soixantième anniversaire de sa création, le vendredi 30 octobre au Zénith de Paris et du 1er au 17 novembre dans toute la France en organisant des "portes ouvertes".

Le 26 janvier 2007, sous les voûtes de Notre-Dame de Paris, la France rendait un hommage quasi national à l’abbé Pierre, décédé quatre jours plus tôt. Au fil des mois, les éloges politico-médiatiques se sont estompés, mais "la personnalité préférée des Français" reste bien présente dans les mémoires, comme le prouvent les nombreux livres qui continuent de lui être consacrés.

Dans l’Église, on l'admirait mais il était parfois gênant lui qui parlait sans « langue de buis » des sujets sensibles – qu’il s’agisse du préservatif, de l’homoparentalité, du sacerdoce des femmes… Lui qui avait demandé l’ordination d’hommes mariés, dans une lettre adressée à Benoît XVI et confiée au journaliste Frédéric Lenoir pour qu’il la diffuse après sa mort, voyant là « le seul moyen de faire face à la pénurie de prêtres ». Lui qui avait confessé, dans son livre Mon Dieu… pourquoi ?, avoir cédé, au cours de ses soixante-seize années de vie religieuse, à la force du désir sexuel « de manière passagère ».

Lui qui s’était soumis à un test de paternité pour aider un homme perturbé qui prétendait être son fils. Lui encore qui sortait en habit ecclésiastique, alors que cela classe depuis longtemps celui qui le porte parmi les intégristes ou les traditionalistes.

Lui, enfin, qui n’a pas cessé d’être médiatisé, avec tous les dérapages possibles (on l’avait vu en 1996 avec « l’affaire Garaudy »), et n’hésitait jamais à s’engager sur des questions politiques

Il ne se voulait pas provocateur. Il voulait seulement répondre aux appels du moment,souvent d'une manière inhabituelle et c'est ainsi qu'il a su donner à son action en faveur du logement une dimension collective, y compris sur le plan politique, et ce, dans la durée.

Mgr Bernard Housset, président du Conseil épiscopal pour la solidarité, le décrit ainsi : " Il a su prendre en considération les déshérités, agissant non pas “pour” eux, mais “avec” eux ; en cela, il a opéré un changement de mentalité et fait sortir d’une politique d’assistance. "

" C’était le dernier prophète du XXe siècle qui a mis en œuvre jusqu’au bout ce qu’il prônait, dans une grande cohérence, estime pour sa part François Soulage, président du Secours catholique. Et cet aspect prophétique l’a rendu intouchable." (source : CEF)

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