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du 5 au 8 novembre 2009 (semaine 45)
 

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2009-11-08 - Italie
APRÈS LA DÉCISION DE LA COUR EUROPÉENNE

Dans un jugement inédit, la Cour européenne des droits de l´homme, à Strasbourg, a considéré la présence de crucifix dans les classes italiennes contraire au droit des parents d´éduquer leurs enfants selon leurs convictions et au droit des enfants.

Le 3 novembre, la cour de Strasbourg s´est prononcée après le recours d´une italo-finlandaise qui avait demandé la suppression du crucifix dans les salles de classe d´une école de la province de Padoue fréquentée par ses 2 enfants.

Le gouvernement italien soutenait quant à lui que cette présence était naturelle, le crucifix n´étant pas seulement un symbole religieux mais aussi, en tant que "drapeau" de la seule Eglise nommée dans la Constitution, un symbole de l´Etat italien.
Les juges de Strasbourg ont estimé en revanche que la croix pouvait aisément être interprétée par des élèves de tous âges comme un signe religieux, signe qui peut être perturbant pour des élèves d´autres religions ou athées.

Perturban
t ... les juges de Strasbourg ont une piètre idée du caractère et de la personnalité des enfants. Faudra-t-il alors supprimer aussi les visites dans les musées ou bien y faire disparaître les oeuvres d'art religieuses ...

Cette décision inquiète tout au
tant les italiens que le Vatican.
Dans son édition datée du 5 novembre 2009, L´Osservatore Romano a jugé, quant à lui, que "la sentence de la Cour de Strasbourg, en voulant protéger les droits de l´homme, (avait) fini par remettre en question les racines sur lesquelles se basent ces droits".

" Dans un avenir proche fait de milieux publics sans aucune référence religieuse et culturelle de peur d´offenser la sensibilité d´autrui, où se trouveront ces racines ?"

Intervenant sur Radio Vatican, le président de la Commission épiscopale italienne en charge de l´oecuménisme et du dialogue interreligieux, Mgr Paglia, a soutenu que "la laïcité" n´était "pas l´absence de symboles religieux mais plutôt la capacité à les accueillir et à les maintenir". L´évêque de Terni a ensuite expliqué que "face au vide éthique et moral que nous constatons souvent chez nos jeunes, il semble vraiment aveugle de penser que nous les aidons en faisant table rase de tout".

Il s' inscrit en faux contre une "conception de la culture (...) déracinée de toute histoire, de toute tradition, de tout patrimoine". "D´autant plus, a-t-il ajouté, que nos places et nos rues sont pleines de crucifix". "Je crois, a-t-il soutenu, que nul ne prétend détruire les symboles religieux des places, des rues et des carrefours parce qu´ils lèsent la liberté de religion".

Il a également confié son attachement à "la civilisation méditerranéenne" dans laquelle on peut voir "encore aujourd´hui (...) la présence de symboles des autres religions".

Interpellé par les journalistes peu après la décision de la Cour européenne, le
P. Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a préféré quant à lui ne pas faire de commentaire précipité. A ses côtés, Mgr Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour les migrants et les personnes en déplacement, s´est contenté d´affirmer : "Je préfère ne pas parler de la question du crucifix, car ce sont des choses qui m´agacent, voilà la vérité".

Dans une déclaration envoyée à la presse et diffusée à la fois sur Radio Vatican et sur la première chaîne de télévision italienne, le
P. Lombardi a également jugé "surprenant" qu´une Cour européenne intervienne "dans une matière très profondément liée à l´identité historique, culturelle et spirituelle du peuple italien".

" Ce n´est pas ainsi que l´on sera plus tentés d´aimer et de partager le projet européen que, comme catholiques italiens, nous avons fortement soutenu dès ses origines. Il semble que l´on veuille désavouer le rôle du christianisme dans la formation de l´identité européenne". (source :
Service de presse du Vatican)

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