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du 19 au 22 novembre 2009 (semaine 47)
 

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2009-11-22 -
DU GRÉGORIEN A LA POLYPHONIE


La grande polyphonie romaine revient dans la liturgie, pendant une messe et pas seulement dans un concert, à la chapelle Sixtine sous la direction de Domenico Bartolucci, chassé il y a douze ans de la direction du chœur de la Chapelle Sixtine.

Le plus génial interprète vivant de la musique de Palestrina est enfin réhabilité aujourd’hui, alors qu'il avait été chassé, il y a douze ans de la direction du chœur de la Chapelle Sixtine.

Parmi les arts qui étaient représentés, le samedi 21 novembre à la Chapelle Sixtine, à la rencontre très attendue avec le pape Benoît XVI, la musique est peut-être celui qui a le plus souffert du divorce entre les artistes et l’Eglise.

L’Eglise est la première à souffrir en matière de musique. En effet les chefs d’œuvre de la peinture, de la sculpture et de l'architecture chrétiennes restent toujours à la disposition de tous même s’ils sont ignorés et incompris, mais la grande musique disparaît littéralement des églises si plus personne ne la joue.

Il est vrai que ces chef-d'oeuvre ne peuvent être interprêtés que dans des conditions particulière mais l'on peut aussi parler effectivement d’une disparition quasi générale à propos des trésors de la musique liturgique latine que sont le chant grégorien, la polyphonie, l'orgue.

Heureusement, au moment même où le pape cherche à renouer avec l'art un rapport fructueux, l'orgue et la grande musique polyphonique peuvent donner à nouveau le meilleur d’eux-mêmes dans le contexte des fastes des basiliques de Rome, ce qu'ils ne peuvent faire dans les contextes culturels des communautés chrétiennes africaines, asiatiques, chinoises ou des Caraïbes

Ainsi à Rome, et là où se trouvent ces grands ensembles des musiques des temps anciens, on les entendra non seulement sous forme de concerts, mais aussi au cœur de l’action liturgique.

Le sommet en fut atteint le soir du jeudi 19 novembre, à l’heure où le soleil enflamme l'abside de Saint-Pierre. Ce jour-là verra le retour solennel à la basilique, pour diriger une messe chantée, du plus grand interprète vivant de l’école romaine, celle qui depuis Giovanni Pierluigi da Palestrina – que Giuseppe Verdi appelait le "père éternel" de la musique occidentale – est arrivée jusqu’à nos jours.

Cet interprète d’exception, c’est Domenico Bartolucci, "maître perpétuel" du chœur de la Chapelle Sixtine, celui du pape, pendant des décennies. A 93 ans, il dirige toujours la musique de Palestrina avec un art qui tient du miracle.

Témoin vivant du bannissement de cette musique liturgique occidentale mais aussi de sa possible renaissance, Bartolucci a dirigé pour la dernière fois une messe complète de Palestrina à Saint-Pierre en la lointaine année 1963 et le chœur de la Chapelle Sixtine en 1997, année de sa destitution brutale. Après son départ la Sixtine est tombée à un niveau modeste.

A la messe du 19 novembre à Saint-Pierre, Bartolucci a dirigé non pas des œuvres de Palestrina mais des polyphonies de sa composition, qui alterneront avec le chant grégorien de la messe "des Anges". Ce qui prouvera que l’on peut recourir au trésor de la meilleure tradition musicale latine tout en respectant les canons de la liturgie moderne postconciliaire, comme le veut justement Benoît XVI, à la fois profond théologien de la liturgie et grand connaisseur en musique.

Le rêve secret de Bartolucci est bien sûr de rediriger enfin l'emblématique "messe du pape Marcel" de Palestrina lors d’une messe célébrée par Benoît XVI à Saint-Pierre. On attend désormais avec une impatience croissante qu’un changement de chef du chœur de la Chapelle Sixtine réponde rapidement à ces souhaits.

Le cadre dans lequel Bartolucci est revenu diriger une messe à Saint-Pierre est celui du Festival International de Musique et d’Art Sacrés, qui a lieu chaque automne dans les basiliques de Rome et en est cette année à sa VIIIe édition. Le programme de cette année avait deux points focaux : la polyphonie romaine et la musique pour orgue.

L'inauguration eu lieu mercredi 18 novembre à la basilique Saint-Jean de Latran, avec un concert placé sous le signe de Palestrina et dirigé par Bartolucci lui-même.

Un autre moment placé sous le signe de l’école polyphonique romaine, réinterprétée de façon moderne, fut l'oratorio "Paolo e Fruttuoso" composé et dirigé par Valentino Miserachs Grau, chef du chœur de la basilique Sainte-Marie-Majeure et président de l’Institut Pontifical de Musique Sacrée, le "conservatoire" du Vatican.

Second point focal, l'orgue. La Fondation Pro Musica e Arte Sacra vient d’achever la restauration du grand orgue Tamburini de la basilique Saint-Ignace de Loyola à Rome. Son inauguration sera marquée par quatre concerts successifs auxquels participeront les organistes qui ont supervisé la restauration, Goettsche, Paradell et Piermarini, ainsi que des virtuoses de l'orgue mondialement connus comme Leo Krämer et Johannes Skudlik.

Rome renouait enfin avec les grands récitals d'orgue des églises allemandes ou d'Autriche ou de la cathédrale Notre-Dame de Paris. (source : Chiesa)


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