Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 27 au 30 novembre 2009 (semaine 48)
 

-
2009-11-30 - Colombie
UNE DURE RÉALITÉ POUR SE DÉFAIRE DES INJUSTICES

L'Église doit défendre la cause du peuple colombien avec fermeté et persévérance, affirme Caritas Internationalis auprès de l'ONU, lors de la Semaine d'action du Conseil oecuménique des Eglises (COE) auprès des Nations Unies.

Pendant près de quatre heures, des militants d'Eglise participant à ces réunions, dont Joseph Donnelly, représentant de Caritas Internationalis auprès de l'ONU, ont étudié en détails les tragédies et les injustices du conflit sanglant que connaît la Colombie.

Le conflit a entraîné la mort de milliers de personnes. De plus en plus d'enfants sont mutilés et tués par des mines de fabrication artisanale déguisées en jouets, et par des pièces d'artilleries non explosées.

Des pères et des fils ont été kidnappés et assassinés par des groupes paramilitaires et des guerillas. Des terrains ont été perdus, des gens ont pris la fuite et des femmes et des enfants ont été abandonnés. La Colombie est le pays ayant le deuxième plus haut taux de personnes déplacées au monde.

L'évêque Juan Alberto Cardona, de l'Eglise méthodiste de Colombie, a déclaré au groupe que même si les Eglises de Colombie se dressent contre le conflit et recherchent la paix, les Eglises du monde entier ont de leur côté un rôle à jouer, qu'elles n'assument pas suffisamment pour le moment.

La passion pour l'édification de la paix et de la justice en Colombie s'est reflétée dans la demi-douzaine de présentations données par des responsables d'Eglise et des militants de Colombie et d'ailleurs aux quelque 80 participants présents au deuxième jour complet des réunions.

Depuis plus de dix ans, les Eglises ont établi une vision de la recherche de la paix et de la justice pour la Colombie en informant les communautés et les paroisses sur la situation, en poursuivant la réflexion théologique et en répertoriant les souffrances subies au sein de la société, notamment parmi les chrétiens.

Joseph Donnelly a évoqué les quelques pas faits en vue de persuader l'ONU d'accorder plus d'attention à la Colombie. La Cour pénale internationale s'intéresse de plus en plus à la Colombie, a-t-il affirmé, bien que cette situation semble être davantage liée au fait que la Cour a du mal à obtenir des condamnations dans son travail actuel dans la région des Grands Lacs, en Afrique.

Or, dit-il, il existe près de 5000 organisations non gouvernementales accréditées qui gravitent autour de l'ONU, chacune possédant son propre badge d'accès à l'enceinte de l'ONU.

Dans les premiers temps de l'ONU, l'Eglise a travaillé main dans la main avec les dirigeants mondiaux pour rédiger la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui a célébré son 60ème anniversaire en 2008.

L'évêque méthodiste Cordona a déclaré que l'Eglise a un rôle important à jouer. "En premier lieu, l'Eglise peut offrir une voix prophétique", a-t-il déclaré.

Deuxièmement, "l'Eglise peut annoncer la bonne nouvelle de l'équité dans l'Evangile", a-t-il poursuivi. "En Colombie, l'Eglise est omniprésente dans la société et elle est la garante de la vision prophétique."

"En ce qui concerne le COE, celui-ci peut mener des actions au plus haut niveau pour nous permettre de trouver une solution à cette situation. Dans un sens, l'engagement des Eglises envers la Colombie se retrouve ainsi dans les couloirs de l'ONU. Il nous faut être plus fermes; nous devons être là de façon constante", a-t-il affirmé.

Rappelons, à cette occasion, la présence du Saint-Siège par son observateur permanent, Mgr Migiore Celestino, nonce apostolique auprès de l'ONU où il intervient souvent soit dans des sessions spécialisées, soit même à l'Assemblée générale. Le Saint-Siège dispose de 7 autres nonces apostoliques, observateurs permanents auprès de 7 autres organisations de l'ONU. (source : ENI et VIS)


Retour aux dépêches