Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 1au 3 décembre 2009 (semaine 49)
 

-
2009-12-03 - Sri Lanka
UN PRÊTRE POUR LES SOLDATS DES TIGRES TAMOULS


Depuis la fin des combats en mai dernier et le désarmement des Tigres tamouls, des camps spéciaux où les ex-soldats tamouls vivent dans des conditions très difficiles ; ils sont " plongés dans la plus profonde désespérance".

La plupart d’entre eux avaient été recrutés, de force le plus souvent, lorsqu’ils étaient encore des enfants, explique le prêtre, certains ont été blessés physiquement, la plupart présentent des traumatismes psychologiques du fait de ce qu’ils ont vécu et de ne pas savoir ce que sont devenus leurs parents et les membres de leur famille. Beaucoup des détenus sont encore très jeunes, souffrent de dépression ou de troubles du sommeil.

Selon le P. Jayanthan Pachchek, ces hommes et ces femmes, même s’ils ont combattu sous l’uniforme du LTTE, ne doivent pas être maintenus en détention car, du temps où ils combattaient, ils n’avaient pas le choix : le LTTE les maintenaient sous la contrainte les armes à la main.

Dans les cinq camps spéciaux où le P. Jayanthan Pachchek a pu intervenir, des secours ont été distribués à près de 2 000 détenus. Des nécessaires de toilette, des journaux et des magazines, parfois des vivres frais, comme du poisson, de la viande et des légumes, ont été ainsi passés aux détenus. L’OSS a également été autorisé à faire passer des bibles et des chapelets aux chrétiens ainsi que des livres de prière aux hindous.

Au total, il est estimé que Colombo maintient dans ces camps spéciaux quelque 11.000 personnes, hommes et femmes, suspectés d’avoir fait partie des Tigres.

Les organismes internationaux, y compris la Croix-Rouge internationale, et les grandes ONG n’ont pas eu accès aux 17 camps où l’armée sri-lankaise organise l’interrogatoire de ces détenus. Le 24 novembre dernier, Human Rights Watch a dénoncé l’opacité maintenue par Colombo autour de ces camps, dénommés par les autorités « centres de réhabilitation ».

La détention est maintenue sans jugement de ceux qu’il soupçonne d’être des ex-rebelles. « Le gouvernement retient de nombreux Tamouls soupçonnés d’appartenance au LTTE sans que leurs droits fondamentaux, garantis par les lois sri-lankaises et le droit international, soient respectés. L’ouverture des camps de personnes déplacées ne doit pas servir d’excuse pour cacher un nouveau mouvement de détentions arbitraires », peut-on lire dans le communiqué de Human Rights Watch.

Soumis à la pression de la communauté internationale, Colombo répond en mettant en avant sa bonne volonté. Récemment, Mahinda Samarasinghe, ministre des Droits de l’homme, a ainsi déclaré dans la presse locale que le ministère de la Justice étudiait une mesure d’amnistie et un plan de retour à la vie civile pour les soldats de base de l’ex-rébellion tamoule. (source : EDA)


Retour aux dépêches