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FlashPress - Infocatho
du 16 au 19 décembre 2009 (semaine 51)
 

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2009-12-19
L
A FOI EN HARMONIE AVEC LES ASPIRATIONS DE LA RAISON

La catéchèse de l'audience générale a été consacrée à l'évocation d'un grand théologien anglais du XIIème siècle, Jean de Salisbury évêque de Chartres, formé à Paris et à Chartres, ami de saint Bernard de Clairvaux et de saint Thomas Beckett.

Il fut conseiller des archevêques de Canterbury, qu'il fit bénéficier de ses vastes connaissances et de ses dons diplomatiques. Un des évêques fut saint Thomas Beckett, qu'il suivit en exil en France après sa brouille avec Henry II. Le roi d'Angleterre prétendait affirmer son autorité sur l'Eglise et en limitait la liberté.

" Jean est né en Angleterre, à Salisbury, entre 1100 et 1120. En lisant ses œuvres, et surtout sa riche correspondance, nous apprenons les faits les plus importants de sa vie. Pendant 12 ans environ, de 1136 à 1148, il se consacra aux études, en fréquentant les écoles les plus qualifiées de l'époque, dans lesquelles il écouta les leçons de maîtres célèbres. Il se rendit à Paris, puis à Chartres, le milieu qui marqua le plus sa formation et dont il fit siens la grande ouverture culturelle, l'intérêt pour les problèmes spéculatifs et l'appréciation de la littérature."

" Comme cela arrivait souvent à l'époque, les étudiants les plus brillants étaient requis par les prélats et les souverains, pour devenir leurs étroits collaborateurs. Cela fut le cas également de Jean de Salisbury, qui fut présenté par son grand ami, Bernard de Clairvaux, à Théobald, archevêque de Canterbury - siège primatial d'Angleterre - qui l'accueillit volontiers dans son clergé. Pendant onze ans, de 1150 à 1161, Jean fut secrétaire et aumônier de l'archevêque âgé."

" Avec un zèle inlassable, tandis qu'il continuait de se consacrer à l'étude, il accomplit une intense activité diplomatique, se rendant par dix fois en Italie, dans le but explicite de s'occuper des relations du Royaume et de l'Eglise d'Angleterre Déjà âgé, Jean fut élu évêque de Chartres, siège sur lequel il mourut en 1180."

" Les oeuvres majeures de Jean de Salisbury sont le Metaloghicon, traité en défense de la logique, et le Polycraticus, sur l'exercice du pouvoir. Dans le premier, a souligné le Pape, le théologien écrit que l'approfondissement du trésor de la foi ouvre à un savoir pratique qui guide les actes quotidiens, les lois morales comme l'exercice de vertus. La thèse centrale du second est qu'il existe une vérité objective immuable qui découle de Dieu, qu'elle est accessible à la raison et touche l'action personnelle et sociale. Il s'agit d'un droit naturel auquel les lois humaines et les autorités religieuses comme politiques doivent s'inspirer en vue du bien public".

"La loi naturelle se caractérise pour Jean de Salisbury par le principe d'équité, "soit l'attribution à chacun de ses droits propres, d'où il y a des préceptes valables pour tous les peuples et qu'en aucun cas on ne peut abroger". Puis le Saint-Père a rappelé que la relation entre loi naturelle et ordre juridique trouve sa vigueur dans l'équité. "De nos jours, dans certains pays en particulier, on assiste à un éloignement préoccupant entre la raison, qui doit dégager les valeurs éthiques liées à la personne, et la liberté qui a conduit à les admettre et à les appliquer."

" Aujourd'hui, Jean de Salisbury nous rappellerait que seules sont conformes à l'équité les lois protégeant la sacralité de la vie humaine et interdisant l'avortement, l'euthanasie et les manipulations génétiques, les lois qui garantissent le mariage homme femme, la liberté religieuse ou la subsidiarité et la solidarité nationale comme internationale au nom d'une correcte laïcité de l'Etat.

" A l'inverse, on verrait s'instaurer ce que Jean de Salisbury appelait la tyrannie du prince et ce qui est pour nous la dictature du relativisme, de ce relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et n'a pour mesure que le 'moi' et ses désirs". (source : VIS)

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